INSULTES - SOTTISES

En cette Rentrée 2011, le site décroissance.org arrête la recension ci-dessous des insultes et sottises, innombrables, sur la décroissance prononcées par les chiens de garde des médias. Retrouvez-les dans La Décroissance, 2 euros 20 (seulement) en kiosque.

 

Alexandre Kateb, économiste, maître de conférences à Sciences-Po, La Tribune, 16-6-2011« Décroissance, démondialisation et... “dés-intelligence” ? ».
« Il est frappant de constater la popularité de pseudoconcepts comme la décroissance et la démondialisation dans notre pays. Le premier est ancien. Il prend ses racines dans une réactivation du malthusianisme dans les années 1960-1970 (...). Véhiculé par des diagnostics cauchemardesques et des visions apocalyptiques (...), c’était une manière de renouer avec le prétendu paradis de l’ère préindustrielle, oubliant la réalité d’un monde alors peuplé d’analphabètes, dirigé par une caste de seigneurs féodaux assistés de prêtres, où l’espérance de vie moyenne ne dépassait pas les 30 ans, et où les pandémies et les guerres faisaient des ravages. (...) Osons le dire, les thèmes comme la décroissance et la démondialisation prospèrent sur fond de montée du populisme (...). Il se doublerait même d’un “péril islamiste” qui gangrènerait de l’intérieur nos sociétés occidentales, et menacerait leurs “sacro-saintes” racines chrétiennes. Huntington ne disait pas autre chose dans “Le Choc des civilisations”. »

Alain Jeannet, éditorialiste de L’Hebdo, Suisse (8-6-2011).
« Les écologistes fondamentalistes, habités par une adoration religieuse de la nature, qui font l’impasse sur toutes les considérations économiques et prônent une suicidaire décroissance. »

Réponse de Georges-Philippe Fontaine, conseiller municipal, délégué national de l’UMP, président régional de la LICRA, au vœux des élus écologistes de sortir la France de la filière nucléaire civile.
« La décroissance en filigrane dans votre volonté de sortir du nucléaire – et c’est encore là que se cache une idéologie égalitariste, qui a fait la preuve de son inefficacité et de sa dangerosité –, la décroissance n’est pas une solution réaliste. (...) Les petits atermoiements des conseillers municipaux de Quimper ne changeront pas leur destin et paraissent bien mesquins en regard de leur dignité [celle des Japonais plongés dans la catastrophe de Fukushima]. »

Mario Roy, journaliste, Montréal le 12 juin (La Presse, 17-6-2011).
« Aujourd'hui, certains tentent d'imposer une vision de la décroissance qui dégouline de cette bonne vieille vul gate marxisante que tout le monde connaît bien : le MQDC [Mouvement québécois pour une décroissance conviviale] nage littéralement dedans ! Or, tout ça n'est que du show business. Ainsi, le folklore associé à la simplicité volontaire vise à faire oublier qu'elle est un luxe de société riche, donc en croissance, et n'existerait pas sans elle. D'autre part, changer nos habitudes de consommation, ce qui est nécessaire, n'implique pas qu'il faille décroître. Ce qu'il faut au contraire, c'est penser, inventer, produire, communiquer, vendre et acheter encore, peut-être même plus. »

Robert Navarro, président du groupe des élus socialistes et apparentés, L'accent du Sud, n°6, mai 2011
« Alors que l'ère du pétrole abondant et bon marché arrive à sa fin, alors que l'exploitation d'autres sources d'énergie (charbon, gaz de schiste) soulève de réels problèmes environnementaux, l'énergie nucléaire s'inscrit dans un modèle économique durable, climatiquement compatible (...) L'émotion que suscite la situation alarmante au Japon ne doit pas toutetois nous conduire à sortir du nucléaire et encore moins à suivre les positions radicales et trop souvent simplistes des partisans de la décroissance. »

Guillaume Bachelay, secrétaire national du PS à l’Industrie et rédacteur du projet socialiste (Le JDD, 5-6-2011).
« Entre le productivisme et la décroissance, il y a une place pour la social-écologie. »

Luc Ferry, Philosophie magazine, 5-2011.
« Il est facile de plaider pour la décroissance quand, en rentrant chez soi, on allume la lu mière, on recharge tranquillement son portable en préparant son repas sur une plaque électrique. Veut-on renoncer au progrès ? »

La Tribune de Genève, 10-5-2011.
« Pour le directeur général [de la Fédération des entreprises romandes, Blaise Matthey], l’ennemi est tout désigné : les pisse-froid de la décroissance. (...) Blaise Matthey attaque aussi l’introduction d’un salaire minimal, la protection des représentants syndicaux, l’augmentation du nombre de crèches ainsi que la hausse des allocations familiales. »

Hubert Reeves, La Presse (Canada), 7-5-2011.
« La décroissance est une idée fausse. Le Sud n’en profitera pas. Ce n’est pas tant nous qui souffririons de la décroissance économique, que les pays pauvres. En refusant de croître, nous les laisserions croupir dans leur mi sère. Il faut tout simplement faire mieux avec moins, diminuer la quantité d’énergie et l’utilisation des ressources. »

Hervé Kempf, journaliste au Monde, cyberpresse.ca, 21 mai 2011.
« Il ne faut pas une décroissance, mais une diminution de la consommation matérielle et d'énergie. »

Marc Prieto et Assem Slim, Consommer moins pour vivre mieux ? Idées reçues sur la décroissance, éd. Le Cavalier bleu, 2010.
« La décroissance peut apparaître finalement comme une vraie fausse bonne idée. D’abord parce qu’une société de décroissance infinie n’a pas plus de sens qu’une société de croissance infinie »

Stanilas de Larminat, Les Contrevérités de l’écologisme, éd. Salvator, 2011.
« Cette doctrine [celle de la décroissance] se fait l’écho de l’“écologie profonde” qui considère l’humanité comme étant nuisible à l’écosystème planétaire. »

Bruno Tertrais, L'apocalypse n'est pas pour demain. Pour en finir avec le catastrophisme, éd. Denoël, 2011.
« On se souvient du rapport Halte à la croissance ?, qui lança le malthusianisme moderne et le thème de la décroissance. (...) L'échec de ces thèses est patent, mais cela ne semble guère échauder des auteurs (...). Tout se passe comme si “le fait d'avoir toujours eu tort par le passé les confortait dans l'idée qu'ils auraient raison dans l'avenir”. »

Nicolas Sarkozy, 28-4-2011.
« Je crois au développement durable mais je suis contre tous ceux qui croient en une croissance zéro. Ceux qui disent qu’on peut remplacer le nucléaire par l’énergie renouvelable disent une monstruosité. Pourquoi la France se couperait-elle un bras ? »

Olivier Pastré, économiste français, co-auteur avec Jean-Marc Sylvestre de On nous ment (éd. Fayard), professeur à l’Université Paris VIII, membre du Cercle des économistes. Olivier Pastré présente « L'économie en questions » sur France Culture tous les samedi matin. Emission « Service public » d’Isabelle Giordano, 10-5-2011.
« Personne ne pense qu'on puisse avoir une croissance infinie dans un monde fini. C’est une banalité et donc aujourd’hui on intègre la variable écologique, environnementale et c’est un progrès de la science économique. Alors après il faut pas se servir de cette variable pour remettre en cause la croissance ! (...) Après, les théories de la décroissance ben c’est quand même... c’est Tchernobyl, je veux dire ! C’est vraiment... Y faut être riche pour se poser ce genre de questions, les pauvres y se la posent pas ! (...) Demandez aux 200 millions de Chinois qui étaient agriculteurs et qui sont devenus maintenant ouvriers et qui ont vu leur niveau de vie multiplié par quatre en dix ans ce qu’ils pensent des thèses écologisto-maboules. (...) Je pense qu’ils [les objecteurs de croissance] font un travail nuisible parce qu’ils posent une question qui n’est pas la bonne question. Ils nous mentent. »

Libération, (14-4-2001) : « Et si Hulot avait annoncé sa candidature sur Décroissance TV... »
 

Élysée, présidence de la République (22-4-2011).
« Les principes d'action fixés par le chef de l'Etat n'ont jamais varié : encourager le travail plutôt que l'assistanat, protéger les victimes d'agression plutôt que les délinquants, réduire la dépense publique plutôt qu'augmenter les impôts des Français, réaffirmer les valeurs de la république contre le communautarisme, miser sur un développement durable plutôt que sur la décroissance. »

Pour une raison écologique, de Bernard Perret, Éditions Flammarion (276 pages, 18 euros).
« Considérant l’impasse où nous sommes engagés, certains pensent qu’il ne peut y avoir de développement durable et qu’il faut se résoudre à rebrousser chemin, c’est-à-dire “décroître”. Le mot de “décroissance” a l’avantage de faire image, mais risque d’égarer. »

Yves Thréard, Le Figaro (22-4-2011).
« [Le gaz de schiste] Il n’en fallait pas plus pour réveiller l’ardeur des bigots de la décroissance et d’adeptes de la lampe à huile (...) OGM, gaz de schiste... La France n’en finit pas de céder à l’obscurantisme des marchands d’écologisme. C’est regrettable, et lâche. »

Nicolas Sarkozy, (L’Express, 5-4-2011).
« Qu’on arrête avec ce terrorisme qui consiste à dire que tout développement, que toute croissance ou que toute création de richesse est en soi un mal. »

Nathalie Kosciusko-Morizet, La Vie catholique (3-3-2011).
« La croissance et la décroissance ne sont donc pas une fin en soi. Le terme “sobriété” est plus intéressant. On garde des objectifs de développement humain, de société, mais on ne sombre pas dans la démesure. On ne met pas en danger l’avenir. »

Martine Tison, candidate UMP aux élections cantonales, Sud Ouest (10-3-2011).
« Il faut aider l'agriculture à produire plus, et refuser la folle idée de décroissance et les “circuits courts” exclusifs. »

Michel Serres, France info, 20-2-2011 :
« Quand on parle de croissance et de décroissance, on ne s’aperçoit pas qu’on parle de la même échelle (...), par conséquent les deux phénomènes sont liés. »
Michel Polacco (journaliste) :
« Eh bien Michel, merci pour l’explication de ce faux débat (...), au revoir et à dimanche prochain ! »

Luc Ferry, La Tribune de Genève, (9-3-2011).
« On a eu le fascisme brun, puis rouge, avec les gauchistes de toutes tendances. C’est maintenant le fascisme vert qui nous menace. (...) Pensez à la décroissance. Ceux qui la prônent aujourd’hui ne tiennent aucun compte, ne veulent pas voir même quelles conséquences, et économiques, et sociales, elle aurait. »

Eloi Laurent, Social-écologie, aux éditions Flammarion. 2011
« Je l’interprète [la décroissance] pour ma part comme un ensemble hétérogène de critiques morales du capitalisme d’inégale valeur, que je laisse de côté dans cet ouvrage, faute de pouvoir en saisir la substance scientifique ou la signification politique. »

Patrick Viveret, RFI, 3-2-2011.
« Je suis pas certain que le fait d’avoir une réponse de nature symétrique et purement quantitative [la décroissance] soit véritablement la réponse conviviale au problème. (...) Moi personnellement le mot développement me fait pas peur. (...) Le terme de décroissance n'est pas forcément adapté à la nature du projet positif à développer. »

Rapport, remis en janvier 2011, de la mission gourvernementale « Pour une consommation durable » présidée par Élisabeth Laville, fondatrice d’Utopies, « agence de conseil en développement durable ».
« Le spectre radical de la décroissance et du “consommer moins” brouille l’approche de cette question [de l’écologie]. »

Eric Meyer, le rédacteur en chef de Géo, « L’argent (aussi) fait le bonheur » 2-2011.
« Nous avions admis que le niveau de revenu et le niveau de bien-être d’une nation étaient deux notions indépendantes. Que la richesse produite ne présumait en rien de la qualité de vie ressentie. Que le produit national brut (PNB) ne reflétait pas le bonheur national brut (BNB). Qu’il fallait donc – Nicolas Sarkozy l’avait demandé en 2007 − faire comme au Bhoutan, et mesurer l’état de santé d’un pays, non pas à l’aune du thermomètre classique, le PNB, mais selon d’autres critères : la qualité de l’environnement, de l’éducation, le taux de pauvreté, l’espérance de vie, la qualité du lien social, etc. Après tout, un paysage préservé, une médaille d’or aux JO, voire un film de Dany Boon, contribuent aussi à la santé d’une nation. Tous ces principes ont alimenté les arguments de certains écologistes, avocats de la décroissance, qui prétendent que la prospérité économique s’accompagne de la dégradation écologique, sous-entendu que les Chinois auraient mieux fait d’en rester au stade de la bicyclette... »

Monseigneur Giampaolo Crepaldi, président de l’Observatoire international sur la doctrine sociale de l’Église, 25-11-2010.
« L’idéologie de la décroissance, ou du post-développement, qui nie la valeur du développement et exprime une vision pessimiste de l’homme. Le paupérisme est à l’inverse l’idéologie selon laquelle pour aller tous mieux et pour qu’il y ait plus de justice, nous devrions tous être pauvres et répartir en parts égales le gâteau de la richesse. Le paupérisme est souvent marié au tiers-mondisme, qui revient à attribuer toutes les fautes du sous-développement aux pays développés – simplifiant ainsi le cadre des responsabilités. (...) Le catholique engagé en politique devrait se méfier des pièges de ces idéologies, qui sont aujourd’hui très insidieuses. Il devrait être guidé par un sain réalisme, je dirais par un réalisme chrétien. La vérité est la réalité. Le bien n’est autre que la réalité pour autant qu’elle est désirable. Que le catholique adhère à cette réalité et il verra que souvent, les choses ne sont pas comme les idéologies les présentent. »

Nicolas Hulot, France Soir, 17-12-2010.
« Il y a la croissance qui sape les conditions de la prospérité de demain et la décroissance qui peut être une tragédie sociale. Ce dilemme, pour l’instant, on ne l’a pas résolu. »

Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, 19-1-2011.
« Ne nous engageons pas dans la voie de la décrois sance, ce serait une erreur stratégique pour nous et une erreur pour la planète. »

Edgar Morin, Rue89, 23-1-2011.
« Êtes-vous pour autant converti à la décroissance ?
Edgar Morin : Non ! Il faut combiner croissance et décroissance. Je suis contre cette pensée binaire qui n'arrive pas à sortir d'une contradiction. »

Jean-Baptiste de Foucauld (économiste), Courrier de l'Ouest, 14-1-2011.
« Je préconise non pas la décroissance mais la sobriété qui compense la perte d'abondance par la frugalité. »

Pierre Moscovici, député et rapporteur du projet du Parti socialiste pour 2012, Libération, 14-1-2011.
« La décroissance s’annonce comme une question importante de la prochaine élection présidentielle. Au-delà de la thématique écologique en elle-même – dont je suis porté à croire qu’elle s’est durablement installée dans les premières priorités des Français – elle devrait être l’un des sujets centraux des discussions programmatiques entre socialistes et écologistes. Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’au sein même d’Europe Écologie-les Verts, cette question ne fait pas l’unanimité : d’Yves Cochet à Daniel Cohn-Bendit en passant par Nicolas Hulot, les lignes divergent. Ces débats illustrent les insuffisances inhérentes à l’idée même de décroissance. Sur le fond, cette notion pose un problème d’ordre économique : la croissance est indispensable. (...) Le second point d’achoppement, sémantique, n’en est pas moins important. En laissant entendre que nous consommons trop, le terme de “décroissance” est un constat terriblement anachronique pour une grande partie de la population, occupée à lutter pour assurer ses fins de mois. L’écologie n’a rien à gagner à un tel décalage, qui la renvoie à une lubie des plus aisés, coupés des réalités de la crise. Comprenons-nous bien : il ne s’agit pas là de nier l’urgence d’une modification de nos modes de production et de consommation, mais bien de poser les termes d’un débat réaliste et de marier, comme je le crois indispensable, le développement industriel, vital pour notre pays, et l’écologie. Pour ces raisons, et plutôt que de parler de décroissance, le terme de “croissance sélective”, acté par le Parti socialiste lors de sa convention nationale pour un nouveau modèle de développement me semble plus adapté. [Cette approche] pose enfin la question de la répartition des fruits de la croissance, dimension singulièrement absente de la notion de décroissance. (...) Débattre de la décroissance implique donc en réalité d’articuler les deux points clés que sont la conversion des secteurs économiques et la dimension sociale d’une croissance écologiquement vertueuse. Oui, l’économie doit continuer de croître… autrement. Parler de “croissance sélective”, terme sur lequel il sera sans doute possible de mettre d’accord l’ensemble de la gauche, c’est observer et acter ensemble ce nécessaire changement de notre approche. »
Terraeco, 25-11-2010
« Je n’ignore pas que des questions feront débat : la question de la décroissance – terme auquel je préfère celui de “croissance sélective” – celle du nucléaire, ou encore la place de l’automobile. »

Delphine Dard, Le Quotidien (Luxembourg), 2-10-2010.
« Le mouvement “Slow” (lent) monte dans les sociétés occidentales. Il ne s’agit pas de prôner la décroissance comme le font certains extrémistes antiprogrès mais de ralentir. »

Dominique Lecourt, directeur général de l’Institut Diderot, Le Figaro, 1-10-2010
« La croissance rencontrerait sous nos yeux “les limites de la planète”. (…) Une morale s’en déduit aussitôt avec pour maîtres mots sobriété, frugalité, modération… Une politique s’ensuit qui annonce la fin de l’ère du travail, la faillite de la société de consommation, à terme l’abolition des rapports marchands et de l’argent. Voici la décroissance devenue une valeur. Cet utopisme renouvelle une part du vieux fonds socialiste des siècles précédents. Il s’exprime par églogues et récits bucoliques de tonalité rousseauiste ou romantique. On ne saurait surestimer le pouvoir de séduction de ces fables. Bien au-delà des cercles de l’écologie politique, elles nourrissent une idéologie qui s’est insinuée dans tous les pores des sociétés industrielles développées. Il ne faut pas prendre tous les militants pour de doux rêveurs. Derrière l’industrie, c’est la science qu’ils visent. Ils dénoncent la mauvaise foi de ses “experts” esclaves de leurs financements. Ils exècrent ses chercheurs animés, selon eux, par un prométhéisme démoniaque particulièrement nocif lorsqu’il s’agit de biologistes. (…) Ils se gaussent du “scientisme” et du “positivisme” des savants qui promettaient à l’humanité un avenir radieux. Ils récusent leur ambition de soumettre par la science la nature au pouvoir de l’être humain. (...) Ils ouvrent la voie à un périlleux renouveau du paganisme. Internet aidant, ces spéculations accompagnent des pratiques de plus en plus ventes. Un certain autoritarisme vert s’exerce au nom de la planète sur la vie quotidienne de chacun. (...) Les plus fanatiques peuvent aller jusqu’au terrorisme pur et simple – l’écoterrorisme. En 2008, le FBI allait jusqu’à désigner ce dernier comme plus dangereux pour la paix civile aux États-Unis qu’Al-Qaida et les autres groupes islamistes radicaux. La prise d’otages qui vient d’avoir lieu au siège de Discovery Channel ravive le souvenir d’Unabomber, ce mathématicien adepte de la désobéissance civile qui avait, par lettres piégées, tué ou blessé, de 1978 à 1995, seize de ses collègues coupables à ses yeux de contribuer à la dévastation de la planète. Armé jusqu’aux dents, le terroriste de Discovery voulait quant à lui imposé à la chaine de modifier ses programmes au bénéfice de la vision écologiste du monde ! (...) Face à ces vaticinations tristes, redécouvrons les valeurs de l’humanisme. (...) Pas plus qu’il ne saurait renoncer à la croissance de ses connaissances sans se renier lui-même, l’homme ne peut se satisfaire d’un rétrécissement de son être au nom de supposées lois économiques.qq (...) Dans l’état de crise où nous nous trouvons, c’est par un effort d’investissement massif dans la recherche et l’innovationqs que l’humanité aura une chance de se tirer de la mauvaise passe où certains voudraient la voir se complaire. »


Extrait de La Décroissance d'octobre 2010.

Anne Gouyon, chef d’entreprise et auteur de Réparer la planète (2007). Sud Ouest, 27-8-2010.
« Le discours qui ne propose que de réduire nos impacts sur l’environnement, de faire moins mal à la planète, ne peut mener qu’à la décroissance. Ce qui est inacceptable pour la plupart des citoyens des pays industrialisés, incohérent pour ceux des pays pauvres et irréalistes pour les entreprises et les États. La seule voie envisageable est donc de créer une nouvelle forme de croissance, acceptable par tous, créatrice de richesses et d’emplois de qualité et positive pour l’environnement. Plutôt que de s’évertuer, en vain, à moins abîmer la planète, l’ingénieure agronome [Anne Gouyon], propose ainsi de la réparer. “La seule manière de convaincre des entreprises d’investir dans l’environnement, c’est de leur démontrer que cela peut être rentable et générateur de richesses” ».

Valérie Létard, secrétaire d’État au Développement durable, et Alain Juppé, août 2010, « Le développement durable, créateur de lien social » colloque organisé par à Bordeaux.
« Le Pacte de solidarité écologique, pilier social du Grenelle de l’environnement, vise à réunir les Français dans le projet d’une nouvelle société à responsabilité sociale et environnementale d’ici 2020. Ce projet privilégie une vision : non pas celle d’une société de décroissance, de défiance ou de conservatisme mais celle d’une société qui promeut une croissance durable car respectueuse de l’autre et de la planète. »

Pierre Mante, président de l’association Terre et humanisme de Pierre Rabhi, mensuel Rue 89 (10-2010).
« Nous ne sommes pas des théoriciens de la décroissance. (…) Proposer la décroissance au milliard d’individus qui vivent sous le seuil de pauvreté, ça serait perçu comme une provocation… »

José Bové, mensuel Rue 89 (10-2010).
« Le terme de décroissance a été un très bon slogan coup de poing face à tous ceux qui croyaient au dogme de la croissance, indépassable. Écrouler ce mythe, c'était important mais la réponse n’est pas dans le slogan. (...) Il n'y a pas une réponse en noir et blanc, pas un mot qui peut résumer tout. »

Revue 60 millions de consommateurs, hors-série, 10-2010.
« Décroissance ou radinerie. La décroissance est-elle un autre visage de la radinerie ? En tout cas, le mouvement pour la décroissance est apparu en réaction à l’hyperconsommation. Etre radin serait donc l’un des moyens d’engager une action en faveur de l’environnement. »

Christian Arnsperger, économiste, dans La Libre Belgique, 26-7-2010.
« Personnellement, je trouve que ce concept [la décroissance] devrait à présent être banni des débats publics. Il a servi pendant un certain temps comme expression choc et comme slogan, mais maintenant, il dessert la cause. Cessons de parler de décroissance. Parlons plutôt de “prospérité sans croissance du PIB” (Tim Jackson), d’“économie de sobriété heureuse” (Patrick Viveret) ou de “principe de plénitude” (Juliet Schor). Le problème n’est pas “la” croissance en elle-même, mais le type de croissance que nous impose la logique du système actuel. Chercher à découpler bien-être et croissance, prospérité et croissance, cela n’a rien à voir avec le fait qu’un pays soit émergent ou déjà riche. »

Jean Chaussade, « géographe, directeur de recherche émérite au CNRS », Le Monde, 20-8-2010.
« Il faut une certaine dose d'inconscience pour prôner la décroissance, comme le fait monsieur Yves Cochet. (…) Car enfin, décroissance pour qui ? Pour tous ces peuples qui vivent dans la pauvreté et la misère la plus noire ? Pour ces ménages à petits revenus qui vivent dans nos banlieues ? Pour ces millions de retraités qui ont le plus grand mal à joindre les deux bouts ? Allons, un peu de sérieux monsieur Cochet (j'allais dire un peu de décence !), le monde a besoin de croissance et pour longtemps encore, ne serait-ce que pour offrir des conditions de vie décentes aux trois milliards d'habitants supplémentaires que la Terre devra accueillir d'ici 2060 ! (…) La seule solution, la solution raisonnable est dans la croissance maîtrisée ou, comme on dit maintenant, la croissance durable, celle qui crée les conditions de sa propre perpétuation. (…) On ne le dira jamais assez, le monde a besoin de croissance qualitative. Pas d'une croissance feu follet comme on l'a connue ces dernières décennies, mais d'une croissance contrôlée, apprivoisée, d'une croissance qui rétablisse un certain équilibre entre ceux qui ont trop et ceux qui n'ont pas suffisamment. »

Laurent Cabrol, VSD, 4-8-2010.
« Il [Nicolas Hulot] nous a fait rêver, mais il est allé trop loin, notamment quand il parle de décroissance et de retour aux calèches. Aujourd’hui, Hulot est marginalisé. »

Cercle des économistes, été 2010.
« Un monde qui n’innove plus et qui converge vers la non-croissance est un monde qui se meurt. Même si les constats de Malthus sont plus que jamais d’actualité, nous rejetons vigoureusement ses préconisations. La vieille antienne malthusienne, la décroissance, ne prend pas en compte les centaines de millions d’individus sortis de la pauvreté par le progrès technique. Il est indispensable de sortir d’une vision simpliste : la croissance n’est pas ennemie de l’environnement ou de l’écologie. Il faut croire au progrès technique, seule réponse au défi de comment concilier une croissance durable et de qualité, et ne pas voir l’industrie seulement par le prisme de la pollution et des délocalisations. Sortir de la logique malthusienne est une condition sine qua non pour augmenter la croissance potentielle malgré la dynamique démographique défavorable. »

Corinne Lepage, Le Monde, 28-8-2010.
« Si l'écologie politique décide d'être le porteur de la décroissance et d'un projet défini comme avant tout anticapitaliste et antilibéral, alors elle ratera le coche de l'Histoire »
Corinne Lepage, Le Monde, 20-8-2010.
« La décroissance n'est pas porteuse d'espoir ».

Yannick Jadot, député européen Europe Écologie, France Inter, 11-8-2010.
« La décroissance est aussi un terme qu’une partie de l’opinion publique ne comprend pas parce qu’elle l’associe à la récession. »

Paul Virilio, Libération, 3-7-2010.
« Quand on me parle de décroissance, je ne joue pas le jeu. Nous n’en sommes pas là : comment dire non à ce qui nous apporte un plus ? »

Jean-Emmanuel Robert, conseiller municipal et communautaire UMP de Strasbourg (25-6-2010).
« Que l’on soit soucieux de notre qualité de vie, de notre environnement, de la qualité de l’air, de notre cadre de vie, que l’on sensibilise nos concitoyens à être éco-responsables, c’est une chose et cela va dans le bon sens. En revanche, que l’on érige la décroissance en modèle économique vertueux, que l’on culpabilise incessamment nos concitoyens, alors que les donneurs de leçons ne se les appliquent pas toujours à eux-mêmes, à l’instar du mémorable déplacement express en avion, de madame Cécile DUFLOT, secrétaire nationale des Verts, pour passer quelques heures seulement au sommet de Copenhague, en est une autre… Je crois qu’en la matière, tout en respectant les convictions de chacun, il convient de faire preuve de bon sens et de pragmatisme, de laisser de côté les postures et les bagages idéologiques et c’est pourquoi résolument, monsieur le Président, nous soutenons cette délibération [subventions pour l’organisation des manches 2010, 2011 et 2012 du rallye de France automobile]. »

Jean-Philippe Feldman, avocat, professeur à la faculté de droit de Paris, auteur de La famine menace-t-elle l’humanité ?, 2010.
« Les partisans de la “décroissance” représentent un cas clinique de l’utopisme écologique. »


L’hôpital psychiatrique d’Oryol en URSS où les dissidents étaient « soignés ».

Pierre-Antoine Delhommais, chroniqueur économique du Monde (6-6-2010).
« Dieu merci – un grand merci, même –, la croissance est revenue dans les pays émergents, plus vite et plus fort qu’on ne l’espérait (6,3 % attendus dès cette année). Et la clé de tout, pour combattre la pauvreté, c’est la croissance. Cela relève de la brève de comptoir, mais pour combattre la pauvreté, mieux vaut créer de la richesse. N’en déplaise à nos chers amis les décroissants, dont les conseils avisés d’Occidentaux confortablement logés et grassement nourris n’intéressent en vérité que très peu les dirigeants des pays émergents. Ces derniers, cela paraît incroyable et insensé, se soucient d’améliorer le sort misérable d’une partie de leurs populations, et ils veulent de la croissance, beaucoup de croissance. »

Luc Ferry, Le Figaro, 28-4-2010. « Ils plaident pour une écologie de l’innovation et de la rationalité, à l’encontre de l’idéologie de la décroissance et de l’autopunition. »
« L’idéologie de la décroissance participe de cette tendance dépressive. (…) Quelle femme voudrait revivre dans une tribu amérindienne, être mariée de force ? Quel adolescent voudrait être scarifié à 12 ans ? »

Claude Allègre, Le Figaro, 28-4-2010. « Ils plaident pour une écologie de l’innovation et de la rationalité, à l’encontre de l’idéologie de la décroissance et de l’autopunition. »
« Je me considère comme un écologiste de raison. C’est pourquoi je suis si opposé à une idéologie de la décroissance qui va finir par nuire à l’écologie elle-même. »

 

Jean-Yves Le Drian, président PS du conseil régional de Bretagne, 18-3-2010.
« La décroissance, ça ressemble parfois aussi à un discours qu’on appelle le malthusianisme ; c’est-à-dire “ne créons plus de richesse, restons dans notre cadre, devenons ‘cocoon’ quoi… (…) nous refusons la Bretagne qui dort et qui se contente de bronzer avec le réchauffement climatique. »

Psychologies Magazine, 3-2010.
« Quand certains peuvent se permettre de réduire leur train de vie, d’autres ont indéniablement besoin de s’équiper davantage en frigos, en ordinateurs, en voitures, pour accéder à la santé, au savoir, à l’emploi. Si bien qu’au lieu d’en appeler à une décroissance pure et dure, certains écologistes préfèrent parler de “croissance sélective” ou d’“écodéveloppement”. »

Le Figaro, 28-4-2010. Luc Ferry : « L’idéologie de la décroissance participe de cette tendance dépressive. (…) Quelle femme voudrait revivre dans une tribu amérindienne, être mariée de force ? Quel adolescent voudrait être scarifié à 12 ans ? » Claude Allègre : « Je me considère comme un écologiste de raison. C’est pourquoi je suis si opposé à une idéologie de la décroissance qui va finir par nuire à l’écologie elle-même. »

Lutte ouvrière, 23-4-2010.
« Ce qui est aberrant, c’est que toutes ces possibilités [techniques] restent aux mains des capitalistes et des bourgeois, qui n’ont d’autres préoccupations que d’accroître leur fortune. C’est justement ce que se refusent à voir ces décroissants, à la recherche d’un avenir tourné vers un lointain passé. »

Hervé Novelli, secrétaire d’État au Tourisme, L’Express, 21-4-2010.
« Avec la vision de M. Cochet sur la décroissance, c’est le retour à la lampe à l’huile et à une période où la stagnation économique était synonyme de pauvreté. Il devrait connaître la réalité historique : c’est la croissance économique, et rien d’autre, qui a permis l’élévation du niveau de vie. M. Cochet a une réaction de repu et non d’affamé, je préfère être du côté des affamés pour leur permettre de manger à leur faim. »

François Fillon, Premier ministre, 05-5-2010.
«Je demande à nos concitoyens de croire à la force du potentiel scientifique industriel et intellectuel de notre pays ; je leur demande de croire à cette belle idée du progrès qui a toujours porté la France vers l’avant. Le progrès de l’esprit, le progrès scientifique, le progrès technologique et industriel sont la somme d’une volonté et d’un état d’esprit. Face à tous ceux qui pensent qu’il n’y a de solution que dans la décroissance, il n’y a de solution au fond que dans le repli et dans des solutions qui sont des solutions qui appartiennent au passé. Nous, nous croyons à la force de la science, à la force du progrès scientifique, à la force du progrès »

Olivier Ferrand, fondateur de Terra Nova (PS), Place publique magazine, 5-2010.
« L’objectif est d’articuler croissance et décroissance : comment trouver un chemin de croissance entre pouvoir d’argent et revenus, tout en assurant une décroissance des flux qui le nourrissent ? La réponse est dans la recherche et le progrès industriel, technologique et énergétique. Il s’agit de produire plus avec moins de moyens. » (Place publique magazine, 5-2010).

Luc Ferry, Le Figaro, 27-4-2010.
« Si nous ne voulons pas de la décroissance qui détruirait nos économies, nous devons offrir à l’Inde et à la Chine des solutions qui reposent sur l’innovation scientifique et technique. Par exemple, des habitations basse consommation ou des voitures électriques… »

François Fillon, Premier ministre, 26-2-2010.
« L’automobile ce n’est pas un problème, c’est même dans bien des cas une solution. La vérité, c’est que nous sommes en mesure d’apporter des réponses aux problèmes d’énergie, aux problèmes d’environnement qui se posent à condition de faire confiance aux capacités d’innovation, aux capacités scientifiques, aux capacités technologiques de l’être humain. Derrière l’acharnement de certains contre l’automobile il y a au fond le rêve d’une société qui, au prétexte des dangers réels qui menacent l’individu, nie sa liberté. Au fond, derrière ce débat qui fait rage dans notre pays autour de l’automobile, autour de la protection de l’environnement, on voit quand même grosso modo deux conceptions de la société, deux conceptions de l’avenir qui s’affrontent. Y a ceux qui sont favorables à une forme de décroissance, de retour en arrière et peut-être même à une forme de collectivisme, d’organisation de la société pour faire face aux dangers qui la menacent, et puis y a ceux qui pensent que le développement durable, c’est-à-dire celui qui mise tout sur le progrès de la science, sur le progrès de la technologie, qui fait confiance à l’homme, qui fait confiance à l’individu, nous permettra de relever les défis qui sont devant nous. (…) Une de mes premières voitures a été une Renault 5 turbo qui est une voiture formidable mais avec laquelle je me suis mis dans un ravin avec mon épouse le jour de mon voyage de noces (rires dans la salle). »

Pierre-Antoine Delhommais, chroniqueur économique du Monde, 25-4-2010.
« Le trafic aérien, marqueur aussi fiable de la santé de l’économie globale que l’indice Dow Jones, après avoir déjà enregistré en 2009 une baisse de 3,5 % du pôle passagers et de 10,1 % du fret, a donc connu la pire paralysie de son histoire. De quoi réjouir les décroissants, les raëliens aussi paraît-il. (sic) Quel bonheur, quelle paix de voir cloués au sol tous ces avions, à la fois symboles d’un progrès technologique stérile et de la pollution visible de l’atmosphère – même si le trafic aérien n’est à l’origine que de 3 % des émissions de CO2, contre 18 % pour la route et 45 % pour les industries de l’énergie. De ces avions certes bien pratiques pour se rendre à une Conférence des peuples, en Bolivie, qui réclame l’instauration d’un tribunal du climat, mais aussi l’illustration de cette course infernale à la vitesse et aux profits. Quelle jubilation de voir tous ces touristes consommateurs et ces cadres de multinationales hyperstressés bloqués au bout du monde. Quelle satisfaction, enfin, de contempler ce ciel si pur. Un vrai ciel d’antan, avec des tons à la Fragonard, du temps si doux où l’on passait toute sa brève existence – trente ans d’espérance de vie – cloîtré dans son village. Il était préférable, il est vrai, que les cieux fussent à l’époque bien dégagés pour pouvoir accueillir tous les enfants (un sur deux) qui mouraient avant l’âge adulte. Certains se sont donc pris à rêver qu’un nuage de cendres volcaniques puisse faire revenir cette époque rêvée et aboutisse au grand soir du capitalisme. Mais les vents ont tourné, les avions ont pu redécoller, et le commerce et la croissance avec. La nature est bien ingrate envers ceux qui prétendent la défendre. »

Didier Jouve, président de la Commission des finances de la région Rhône-Alpes (Les Verts), APIS (15-10-2010).
« Je me bats contre le mot “croissance” qui est un mot indistinct, quasi religieux, je n’ai pas envie à l’inverse d’utiliser le mot tout aussi indistinct qu’est celui de “décroissance”. »

Christophe Barbier, L’Express, 6-4-2010.
« C’est ainsi que le noble combat pour l’environnement se corrompt de la fu neste lutte pour la décroissance. Les plus extrémistes trimballent même, dans les fourgons du sauvetage de la planète, un altermondialisme de pacotille et un anticapitalisme de contrebande, et ils cachent sous le vert de leur discours le rouge de leur pensée – quand ce n’est pas du brun. »

Maurice Ulrich, éditorialiste de L’Humanité, 20-4-2010.
« Nous ne reviendrons pas en arrière et la décroissance est un mythe. »

Alain Madelin, France 3 (2-3-2010).
« Allez convaincre les Chinois de la décroissance heureuse et après on en parle ! (…) La gratuité ça n’existe pas. (…) Les solutions de partage sont par nature fondées sur des idées malthusiennes. »

Yves Thréard, Le Figaro (2-4-2010).
« Avec la coalition Europe-écologie/PS, le PS est soumis au dogmatisme de la décroissance des écologistes. »

Nicolas Bouzou, économiste, et enseignant à l’université Paris VII ainsi qu’à l’IEP de Paris (France 3, 2-3-2010).
«Y a pas de lien fondamental entre croissance et pollution.»

Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, le 1-4-2010.
« Si le débat est tronqué, si développement durable rime avec décroissance et désertification des campagnes, je vous le dis, Grenelle ou pas Grenelle, le débat se fera sans la FNSEA. »

Chantal Jouanno, secrétaire d’état à l’écologie, France 2, 14-4-2010.
« L’écologie n’est pas nécessairement triste et réductrice, c’est-à-dire que considérer que parce qu’on fait du moins, on fait de l’écologie, c’est ignorer qu’on peut faire du autrement. »

Dominique Lecourt, Le Monde magazine, 27-3-2010.
« Une société sobre, frugale. C’est ça que nous voulons pour nos enfants ? Très peu pour moi. J’ai appris auprès de Nietzsche le culte de l’ivresse ! »

Laurence Parisot, présidente du Medef, émission « Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro », 11-4-2010.
« Il n’est pas question pour nous d’aller vers je ne sais quelle forme de décroissance. Le projet que beaucoup de chefs d’entreprise veulent porter, c’est le projet du développement durable, c’est-à-dire de la capacité à toujours faire de la croissance – le plus possible une croissance verte, une croissance durable, et nous avons d’ailleurs besoin pour faire face aux défis écologiques de toujours investir dans les nouvelles technologies. »

Alain Lamassoure, député européen UMP, 23-3-2010.
« C'est la décroissance. Nous y voilà. Idéologie redoutable, qui fait du repli sur soi, du refus du progrès scientifique et finalement de la paresse, des vertus cardinales puisqu'elles sauveraient, non pas l'âme des pratiquants, mais bel et bien la planète entière ! L'égoïsme frileux, érigé en
générosité suprême ! (…) Tout, désormais, doit être subordonné à la maximisation de la croissance ! Pour connaître un développement “durable”, en core faut-il qu'il y ait développement ! »

« La croissance verte est-elle le moyen qui permet effectivement de réconcilier économie et écologie ? La synthèse entre la course consumériste effrénée et la décroissance ? Conférenciers : Bettina Laville, avocate spécialisée en développement durable, membre du Conseil d’État, cofondatrice du Comité 21 et présidente de l’association Vraiment durable) avec la participation de Bruno Hug de Larauze (président de la CCI de Saint-Nazaire). La croissance verte : miracle ou mirage ? La conférence a lieu à l'école nationale d'architecture de Nantes. »

Sud Ouest, 25 mars 2010.
« L’intellectuel [Erik Orsenna] enchaîne ensuite sur une autre rareté : celle de la croissance économique en Europe “ridicule par rapport à celle de l’Asie”, dont les habitants, contrairement aux Français, “ont la gnaque”. Dans ce nouvel ordre mondial féroce, que préconise Orsenna ? Sûrement pas de partager les richesses et de s’orienter vers une politique de décroissance : “Les gens n’en veulent pas.” Alain Juppé acquiesce : “La décroissance, ce n’est pas ma tasse de thé”, dira-t-il, micro en main. Pour Orsenna, il convient de relancer l’investissement et la recherche en Europe, de réhabiliter la valeur travail et que les dirigeants prennent des engagements sur le long terme afin d’œuvrer dans le sens du développement durable. “Formidable, je propose de réinviter Érik Orsenna pour qu’il présente le nouveau modèle de croissance à inventer”, a conclu un Alain Juppé très enthousiaste. »

« Libre Belgique (17-2-2010) : Jean-Marie Pelt, quel est donc votre vocabulaire actuel ? Parleriez-vous de développement durable, de modération joyeuse, de décroissance ?
Jean-Marie Pelt : Je ne parlerais pas de décroissance, car on reste alors dans le vocabulaire usuel. »

Philippe Calléja, tête de liste UMP en Ariège aux régionales (16-3-2010, ariegenews.com).
« Non à la décroissance, non à l'abandon de l’Ariège au désespoir, et à la tyrannie des tenants de la bougie. »

Dominique Seux, rédacteur en chef aux Echos (France Inter, 5-3-2010).
« La croissance, c’est la productivité. C’est faire appel à la capacité de l’innovation. Faire appel à la capacité des uns et des autres pour… eh bien finalement c’est un humanisme, d’une certaine manière, la croissance. [La décroissance] c’est comme si d’une certaine manière vous demandiez à des enfants de ne plus grandir. »

Nicolas Sarkozy, Conférence internationale sur l’accès au nucléaire civil à Paris, à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), 8-3-2010.
« La solution n’est pas dans les idéologies de la décroissance ou du repli. Les idéologies de la décroissance sont des idéologies égoïstes, qui veulent maintenir les pauvres dans la pauvreté. C’est cela la décroissance, c’est fermer la porte du progrès et du mieux vivre à ceux qui n’ont rien. »

Daniel Cohn-Bendit, représentant Les Verts, France Inter, 9-3-2010.
« Donc quand on dit vous êtes pour ou contre la décroissance, on me dit : tu es pour ou contre le beau temps et le mauvais temps ! »

L’Union-L’Ardennais, 8-3-2010.
« Il y a pire. Le procès en sorcellerie que craignent tous les leaders d'Europe écologie en cours de campagne, c'est celui que l'on pourrait leur faire en tant que promoteurs de la “décroissance” et donc séides de thèses présumées anti-modernistes, rétrogrades voire extinctionnistes. »

Philippe Hervieu, tête de liste régionale de la liste Europe Écologie Bourgogne, Dijonscope, 10-3-2010.
« Nous, nous ne sommes pas pour la décroissance (…). Finalement, ce sont ceux qui veulent continuer sur un modèle qui est obsolète et qui nous envoient dans le mur qui sont pour la décroissance. »

Revue Instantanés techniques (« Post-Kyoto », n°56, décembre 2009), éditée par Entreprises pour l’environnement.
« La voie dite de la sobriété (réduire la demande) n’a pas été traitée dans cette perspective 2020. Cette rupture de comportement, portée par les militants de la décroissance, nécessitera probablement une ou deux générations pour être adoptée à une large échelle, et n’est pas aujourd’hui une réponse adaptée aux pays en développement. »

Alain Juppé, blog, 7-3-2010.
« Allons-nous parler décroissance aux hommes, aux femmes, aux enfants qui, par centaines de millions, manquent de tout à travers la planète ? (…) En revanche, dans nos pays riches, nous gaspillons sans compter des ressources rares, et c’est à nous d’inventer une nouvelle croissance, une croissance sobre en énergie, en eau, en territoires… »

Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Le Point, 15-3-2010.
« Le transport fluvial, le covoiturage, le solaire, la voiture électrique, c’est ça la croissance verte, c’est ça notre projet d’écologie positive, ce n’est certainement pas la décroissance. »

Christian Rochette, candidat UMP aux élections régionales, Le Dauphiné libéré, 1-3-2010.
« Je ne suis pas de ceux qui souhaitent la décroissance. Il faut continuer à se développer, mais le développement devra être durable et raisonné. (...) Et il faudra aussi autoriser les domaines skiables qui ont vocation naturelle à être reliés, à construire les remontées mécaniques qu’il leur faut. »

François Fillon, premier ministre, le 22-1-2010.
« L’écologie réaliste, ce n’est pas la décroissance. »

Gérard Collomb, maire PS de Lyon, 22-1-2010.
« à tous ceux qui rêvent d’immobi lisme et de décroissance, je dis continuez comme ça et dans quelques années on ne pourra proposer à nos enfants que des postes d’employés de service dans les châteaux occupés par de riches industriels indiens ou chinois. »

Jean-François Kahn, Le Soir, 5-2-2010.
« Plus qu’une contre-utopie de la “décroissance”, c’est une nouvelle et radicale recomposition de l’utopie de la croissance qu’il convient de concevoir et de réaliser. (…) Calculez ce que représenterait, aujourd’hui, un partage totalement égalitaire de la richesse mondiale par tête et vous comprendrez pourquoi la croissance est nécessaire. L’écologisme (…) ne doit pas pour autant devenir une sorte de marxisme-léninisme de rechange. Il convient d’inventer un nouveau progressisme et non de “redécouvrir” un malthusianisme foncièrement réactionnaire. »

Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, Le Monde, 5-12-2009.
« La décroissance n’est qu’un mot. »
(« Nous sommes pour une croissance sélective, et non pour une décroiss­ance comme veulent le faire croire nos détracteurs », Cécile Duflot, Choisir, 12-2009 - Le Monde : « Et que pensez-vous de ce débat entre croissance et décroissance ? » Cécile Duflot : « Il faut en sortir. » 11-12-2009).

Alain Juppé, blog, 7-12-2009.
« Je souhaitais (...) que nous trouvions les chemins d’une “sobriété heureuse”. Sobriété, et non décroissance générale. (…) En revanche nous avons besoin d’une nouvelle croissance, plus respectueuse des équilibres naturels, pour subvenir aux besoins de tous ceux qui manquent encore du nécessaire. Heureuse, parce que développement durable ne rime aucunement avec privation, austérité ou punition… »

Erik Orsenna, académicien, La Semaine, 29-10-2009.
« Je suis en désaccord (…) sur la décroissance. Elle n’est pas possible. Trop de gens ont besoin de croissance pour sortir de la misère. L’écologie sera économique ou elle restera l’apanage de militants. »

Claude Imbert, Le Point, 18-12-2009.
« L’obstacle magistral sera, après Copenhague, de faire rimer économie avec écologie. La décroissance prônée froidement par les intégristes verts serait évidemment intenable : le déferlement, chez nous, du chômage avec l’avènement de régimes politiques coercitifs déclencherait d’emblée les grands conflits que l’on prétend prévenir. D’ailleurs, elle ne séduirait nullement les grands pays émergents – dont la Chine –, qui n’aspirent au contraire qu’à rattraper un retard de croissance historique. Elle accélérerait le déclin occidental sans pour autant améliorer le sort du milliard d’hommes qui souffrent de la faim. »

Illustration de Pierre Druilhe
Illustration de Pierre Druilhe publiée dans La Décroissance n°66, janvier 2010.

Eric Le Boucher, directeur de la rédaction du magazine économique Enjeux-Les Echos, blog, 20-12-2009.
« On comprend que toutes les nations ne sont pas comme les nôtres, riches, vieilles, repues, adeptes de la décroissance. Non, au sud on veut des usines, du chauffage et des voitures ! »

Denis Olivennes, Le Nouvel Observateur, 3-12-2009.
« On le sait depuis longtemps : il y a deux gauches. L’une d’autorité, l’autre de liberté ; l’une de confrontation, l’autre de compromis ; l’une abstraitement radicale, l’autre concrètement réfor miste. Et pour tout dire, l’une archaïque, l’autre moderne. De même, il y a deux écologies. La première, aux allures de religion séculière, puritaine et sévère, voudrait en finir avec la croissance, l’électricité nucléaire et même le troisième enfant. Elle divinise la nature et satanise l’homme. Elle est fondamentalement pessimiste car elle a besoin de ce désespoir pour imaginer la rédemption dans l’ascèse. La seconde est progressiste. Elle aime la liberté. Elle est optimiste. (...) Quand la première est sectaire, préférant avoir raison seule dans le désert plutôt que transiger pour avancer, la seconde est, au contraire, ouverte. Et elle recherche le rassemblement. Quand elle a, au surplus, le visage joyeux et fraternel de Daniel Cohn-Bendit (sauf s’il traite ses adversaires de “minables”, ce qui ne se fait pas !), elle a toutes chances de séduire. »

Luc Ferry, « Les retours du dimanche », France Culture, 20-12-2009.
« Les théoriciens de la décroissance sont totalement incapables d’assumer les conséquences humaines et sociales de ce projet de décrois sance qui est le leur. Pourquoi ? Parce que la décroissance organisée, et même bien organisée c’est les faillites d’entreprises, c’est le chômage et c’est la misère hu maine. Personne ne veut ça. Personne ne peut même assumer ça. Et donc moi je dis que le seul pari que nous pouvons faire (…) – je ne suis pas du tout un optimiste scientiste, c’est pas l’illusion technoscientifique que je défends – je dis simplement le seul pari qui tienne la route aujourd’hui pour un Européen et singulièrement pour un Français, c’est de dire : là, nous pouvons apporter quelque chose (…) ; c’est l’innovation scientifique, c’est la croissance verte. »

Ivan Rioufol, Le Figaro, 21-12-2009.
« L’échec du sommet de Copenhague, dont je soulignais l’autre jour le manque de crédibilité et le ridicule, est une bonne nouvelle. Il vient d’être dit à la face du monde que les grands prêtres de l’écologisme, qui annoncent les feux de l’enfer comme n’ose plus le faire l’Eglise catholique, ne feront pas si aisément la loi à la place des Etats souverains. Les Européens viennent probablement d’échapper à un futur chapelet de taxes, d’interdits et d’incitations à la décroissance. »

Bernard Marois, professeur émérite HEC, président du Club Finance HEC, easybourse.com, 10-12-2009.
« Le plaidoyer en faveur d’une décroissance économique (...) n’est pas un argument nouveau. (...) On en conclut que la croissance économique est incontournable, si l’on veut éviter des explosions sociales à répétition. Certes, c’est une mauvaise nouvelle pour les écologistes, mais, par contre, c’est une indication très positive pour l’emploi et, ce faisant, pour l’élévation du niveau de vie des plus pauvres. Quant au réchauffement climatique qui peut en découler (si tant est qu’il soit véritablement dû aux activités humaines, ce qui donne encore lieu à polémiques), la solution la plus sensée consiste à s’en accommoder, en essayant de pallier ses effets les plus négatifs. »

Nicolas Sarkozy, 28-11-2009.
« Quand j’entends nos écologistes parfois dire qu’ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance, est-ce qu’ils savent qu’il y a du chômage ? Est-ce qu’ils savent qu’il y a de la mi sère dans le monde ? Est-ce qu’ils savent qu’il y a près d’un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim et que la décrois sance ça veut dire plus de misère pour tous ces gens-là ? »

Nicolas Baverez, Le Point, 7-12-2009.
« Il est tout d’abord essentiel que le sommet de Copenhague écarte les fausses solutions offertes par la décroissance, le malthusianisme ou le protectionnisme, qui ont en commun de diminuer le bien-être, d’aggraver la pauvreté et d’exacerber les risques de tensions entre les nations. À l’inverse, il devra s’appuyer sur la dynamique de la mondialisation (…). »

Alexis Brézet, directeur de la rédaction du Figaro, 27-11-2009.
« Qui osera dire que, dans un monde où la crise économique et le chômage frappent indifféremment pays riches et pays pauvres, où des milliards d’individus souffrent encore du sous-développement, de la maladie et de la faim, il est parfaitement illusoire d’offrir à l’humanité – fût-ce pour les plus nobles motifs – un horizon de privations ? Qui osera dire que, pour relever les formidables défis qui se dessinent devant lui, le genre humain n’a pas besoin de décroissance mais de croissance, qu’il attend moins des prêcheurs d’Apocalypse que des éclaireurs qui sauront lui redonner confiance dans le progrès ? »

François Fillon, Premier ministre, Chine, 22-12-2009.
« Il y a un certain nombre de gens dans le monde qui pensent que c’est en organisant la décroissance qu’on va sauver la planète, c’est-à-dire en produisant moins, donc en interdisant en particulier aux pays en voie de développement d’accéder au développement. C’est une utopie, ça n’a pas de sens, et ça ne fonctionne pas. Les peuples se révolteront contre une politique qui conduirait à la décroissance. »

Jean-Pierre Chevènement, France Culture, 26-12-2009.
« La thématique de la décroissance ne me paraît pas participer de la même inspiration rationnelle, enfin on n’est plus dans l’idéologie des Lumières. (...) Aucun des problèmes que nous avons n’est soluble en dehors d’une certaine croissance économique. (...) L’idée qu’on pourrait concevoir un monde fondé sur le concept de la décroissance me paraît franchement totalement aberrante. »

François Hollande, 4-11-2009, France Inter
« De toute façon il va falloir produire plus. Produire plus, je n’ai pas dit travailler plus. Il faut que notre économie génère encore plus de richesse. Moi je ne suis pas du tout pour la décroissance, pour le déclin, pour le malthusianisme. »

Dominique Nora, journaliste au Nouvel Observateur, auteur des Pionniers de l’Or vert (Grasset), Service public, France Inter, le 12-11-2009.
« Ce que je trouve vraiment rafraîchissant venant de Californie, c’est cette foi dans le progrès qu’on a un petit peu perdu en Europe, c’est-à-dire en Europe on dit “il faut pratiquement régresser, il faut être dans la décroissance”. »

Sophie de Menthon, présidente de la Société de management des entreprises (SDME), colonel de réserve dans la Gendarmerie nationale, présidente du syndicat patronal Ethic, chevalière de la Légion d'honneur, « très fière » d’avoir délocalisé ses centres d’appel. Émission « Paris-Berlin, le débat », Arte, 19-11-00.
« Il y avait un homme qui était très favorable à la décroissance puisqu’il était en train de mendier à la gare de Lyon l’autre jour et je lui dis – j’avais un euro, et donc je lui donne cet euro et je lui dis : “Tiens, soyez gentil : montez-moi ma valise” et, j’ai trouvé ça magnifique, il m’a dit, il m’a rendu mon euro et il m’a dit : “Je suis mendiant, pas larbin”, et j’ai trouvé ça extraordinaire parce que ça ne pouvait arriver qu’en France ! »

Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à la prospective et au développement de l'économie numérique, Tu viens ? aux éditions Gallimard.
« La tentation est grande d’en appeler à la privation, en faisant la promotion, par exemple, de la décroissance. Je crois plutôt, et c’est bien différent, à la sobriété. »

LO

Pierre (?), Lutte Ouvrière, Cercle Léon Trotsky, 12-2009
« Les décroissants déplorent avec bien plus de virulence le sort des petits bourgeois des pays riches que celui des gamins qui meurent de faim en Afrique ou des ouvriers de ces mêmes pays riches. » etc.
Note de l'IEESDS : à Lutte ouvrière, un petit procès de Moscou pour la décroissance dans la ligne de celui conduit par Cyril di Méo ex verts. Citations interprétées à contresens, mensonges, procès d’intention, etc. (ici) Tout le dossier de Lutte ouvrière ici.

Alain Madelin, LCI, 22-11-2009.
« Est-ce qu’il y a réchauffement climatique sur le siècle ? Sans doute. Est-il imputable à l’homme ? Vraisemblable ment, bien que… il y ait aussi réchauffement sur Mars, sur Saturne et Pluton et on voit mal l’influence de nos 4 x 4 sur ces planètes. (…) Depuis dix ans c’est plutôt la panne du réchauffement climatique. [Les dix dernières années ont été les plus chaudes depuis que l’on mesure les températures] [la peur] est exploitée par les ennemis de la société capita liste : “Ça c’est de la faute de la so ciété capitaliste ; si on avait une société plus sobre ça serait formidable” (...) La solution y’en a qu’une : c’est le progrès technologique. Est-ce qu’il faut accélérer ce progrès ? Oui !! bien sûr. C’est la seule solution. Les solutions de restriction ne marcheront pas, et au surplus elles sont injustes et moralement insoutenables ».

La Riposte, « journal de l’aile marxiste du PCF (sic) » , 22-11-2009.
« Des idéologies ultra-réactionnaires – comme la “décroissance soutenable” – se drapent dans un discours écologiste. »

Christophe Barbier, directeur de L’Express, 19-11-2009.
« Le Vieux Continent est exemplaire, pionnier et prosélyte en urgences vertes, et la France est en tête (…) Les États-Unis ne refusent pas de monter dans le train du capitalisme propre, ils le freinent le temps de remonter le quai pour prendre les commandes de la locomotive. (…) Les trompettes de l'Apocalypse sont essoufflées. Imposer des privations, tantôt pour éviter les catastrophes climatiques futures, tantôt pour expier les pollutions passées, ne convainc pas plus les peuples en développement que cela ne motive les citoyens opulents. L'homme, pour ses enfants et pour lui-même, veut toujours plus et toujours mieux. Il faut en finir avec cet éloge de la sobriété, qui n'est qu'une préface pour l'évangile de la décroissance. (…) Nicolas Sarkozy, lui, se lance dans une ultime tournée diplomatique, pour que le traité éventuel ne soit pas qu'un chiffon de papier recyclé, et pour arracher leur paraphe aux nations récalcitrantes. La cause est juste, la geste est hardie, mais comme Hamlet sur les remparts d'Elseneur...»

Claude Imbert, Le Point, 15-10-2009.
« La conscience puis la vogue écologique auront heureusement ouvert les esprits, mais l’intégrisme écologique, tenté par la décroissance, jetterait nos peuples dans la misère et le soulèvement. (...) Aux imprécateurs de l’Apocalypse je préfère la lucidité décriée des scientifiques, qui, comme Claude Allègre, ont dit et redit, depuis vingt ans, la gravité des vraies menaces écologiques : la pression démographique, la raréfaction de l’eau douce, les pénuries de matières premières, l’érosion des sols, les pollutions des déchets domestiques ou nucléaires. Et sans pour autant sonner le glas du Progrès. »

Jean-Marie Pelt, La Croix, 31-8-2009.
« Si nous nous nous plaçons d’un point de vue purement écologique, le constat est simple : oui, le niveau de consommation globale est en train de préempter les ressources de la planète. (…) Je suis tout à fait prêt à baisser mon niveau de consommation (…) mais il faut être réa­liste. Je ne peux pas imposer mon mode de vie à tous, je ne suis pas un ayatollah. Sans compter que si tout le monde consommait comme moi, nous serions plongés dans une crise économique retentissante. »

Hervé Bramy, dirigeant du Parti communiste, L’Humanité, 6-10-2009.
« Pour les communistes, la mobilisation pour l’environnement n’est pas la cerise sur le gâteau du combat social : elle se situe au cœur de l’urgence sociale. Nous refusons par ailleurs l’approche irréaliste et rétrograde des faux prophètes de la décroissance, car pauvreté et atteintes environnementales vont de pair »

Rodolphe Geisler, journaliste au service politique du Figaro, 29-9-2009.
« Avec Europe Écologie, les Verts sont passés de l'image de dangereux ayatollahs prônant la décroissance à des “gentils, responsables des enjeux de la planète”, comme l'assure leur numéro 2, Jean-Vincent Placé (...) “Avec Nicolas Sarkozy, nous sommes les seuls à aller chercher les talents là où ils se trouvent”, dit encore Jean-Vincent Placé. »

Chantal Jouanno, Secrataire d'Etat à l'écologie, Le Figaro, 22-9-2009.
« L'écologie radicale prônée par certains partis glorifie la décroissance absolue et le refus de la technologie. »

Jean-Marie Pelt, Consommer moins, consommer mieux aux éditions Autrement, 2009.
« Avec le développement durable, on a là un beau concept que je défends. Je ne suis pas pour la décroissance. »

Mathieu Laine, président de la société de conseil Altermind, La Tribune, 1-9-2009.
« La décroissance systémique (à titre individuel, est décroissant qui veut, dès lors qu’il n’impose pas aux autres de le devenir !) est un projet d’enfants gâtés vivant dans des contrées ayant bénéficié de décennies de croissance forte et voulant fermer le portillon du progrès derrière eux. (…) Alors que la décroissance fait partie de ces rêves porteurs des pires dérives (brider par la contrainte, c’est mettre la liberté à terre), elle infuse pourtant, subtilement, notre vision politique. Le principe de précaution préfère l’abstinence à l’agir risqué ; l’hypertaxation pénalise l’effort et le travail ; les excès du droit de la concurrence freinent l’innovation ; l’obsession industrialiste et l’idéologie frileuse nous font tourner le dos aux technologies nouvelles (nano, géno, etc.) qui seront, demain, les moteurs de la croissance et du bien-être. (…) Au constructivisme moralisateur de la stagnation forcée et à la stratégie du rétroviseur, préférons la liberté et l’inventivité de l’entrepreneur et la responsabilité laissée à chacun de vivre comme il l’entend. »

Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises), « Service public », 10-9-2009.
« Il ne faut pas donner le sentiment qu’on va aller vers la décroissance, vers ce genre de concept. Il faut quand même rappeler que la création de richesses c’est aussi la création d’emplois et que si on n’a pas d’emplois nos concitoyens sont les premiers pénalisés. »

Nicolas Sarkozy, président de la République, 10- 9-2009.
« Il ne s’agit pas ici de bâtir une société de la décroissance, une société qui tournerait sciemment le dos au progrès, qui prétendrait nous faire renoncer au confort ou à la mobilité. Nous n’avons pas à choisir entre l’écologie et l’économie. Nous n’avons pas à choisir entre la justice et la prospérité. Nous avons à trouver les chemins qui conduisent à une croissance plus juste car ses fruits seront équitablement répartis, plus sobre en carbone et véritablement durable, qui non seulement respectera les hommes et l’environnement, mais se nourrira de la dynamique de l’innovation et des technologies vertes. (…) Le Grenelle de l’environnement que j’ai proposé et que Jean-Louis Borloo met en œuvre depuis deux ans est le symbole et le vecteur de cet effort de la France pour se porter aux avant-postes de la croissance durable. »

Pierre-Antoine Delhommais, Le Monde, 19-9-2009
« Nicolas Sarkozy surfe aujourd'hui sur la mode de la bobo-décroissance. »

Jean-Marie Colombani, France Inter, 4-9-2009.
« On néglige une dimension essentielle du monde moderne qui est la science, la technologie, les progrès de la technologie. Je vais prendre juste un petit exemple pour fâcher ceux des auditeurs qui sont pour la décroissance : l’énergie, qui est la clé de la croissance, donc le nucléaire… Le nucléaire, il y a cent ans de réserves d’uranium à technologie constante. Mais la technologie qui est en train d’être préparée transfor mera ces cent ans en 2 000 ans. Donc si on fait l’impasse sur les ressources technologiques et de la science évidemment on raisonne de façon trop figée et on opte pour la décroissance. »

Serge Papin, pédégé des magasins du groupement Système U (Super U, Hyper U...), Consommer moins, consommer mieux aux éditions Autrement, 2009
« Je ne crois pas au concept de “décroissance” prôné par certains économistes. Il ne me paraît pas vertueux… »

Benoît XVI, La Croix, 7-7-2009 :
« Le pape prend même à demi-mot ses distances à l’égard des partisans de la décroissance économique : “L’idée d’un monde sans développement traduit une défiance à l’égard de l’homme et de Dieu.” »

Gilbert Péréa, président de Populisme et Perspectives françaises (extrême droite), nationspresse.info, 19-7-2009 :
« Le journal L’Humanité, fer de lance de cette philosophie [l’internationalisme], ose écrire : “Que l’on réserve donc la décroissance au domaine de l’armement, du transport individuel ou du logement extensif !” Pour cestraîtres à la Nation et aux ouvriers Français, il faudrait donc liquider encore plus d’emplois dans les arsenaux, dans l’automobile, dans le bâtiment (...) Le 100 % Nation, est plus actuel que jamais. Seule la Nation pourra déjouer les thèses de la décroissance. »

Le Nouvel Observateur, « Quelle est votre green attitude ? » 16-7-2009.
Test

Vincent Benard, analyste d’Abcbourse et directeur de l’Institut Hayek, « l’indispensable pour investir en Bourse », 6-8-2009.
« Voilà du développement durable comme je l’aime [les agrocarburants]. Capitaliste, guidé par l’espoir de s’enrichir, fondé sur des avancées scientifiques (...) voyons quelles heureuses surprises le génie humain nous réserve, surprises totalement imprévisibles il y a 25 ans, quand l’hystérie climatico-énergétique a commencé. (...) Toutes les pleureuses qui nous pronostiquent la fin du pétrole, et appellent à la décroissance, risquent d’en être pour leurs frais. Et l’auto-mobilité a encore de beaux jours devant elle. (...) Et notons une fois encore que c’est l’appât du gain, tellement vilipendé chez nous, qui permet à de tels progrès de passer du stade de l’idée à la production, et donc d’améliorer notre quotidien matériel (pour le spirituel, chacun sa croix). Tout cela n’est possible que grâce aux fondements capitalistes libéraux de nos sociétés, bien que ces fondations soient là encore attaquées et altérées par l’intervention croissante des États dans ces processus vertueux.»

Lutte de classe, revue de Lutte ouvrière, n°121, juillet 2009.
« La décroissance, un point de vue parfaitement réactionnaire ».

Yann Vince, vice-président (PCF) de Nantes Métropole. L’Humanité, 17-8-2009.
« Le débat que tentent de relancer les opposants au futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes m’exaspère. (...) Les opposants prennent en otage la question de l’aéroport pour en faire le symbole d’un projet de société fondé sur la décroissance. Ce choix serait celui de la régression et du déclin, refusant de concevoir que les idées de progrès puissent se conjuguer avec le développement durable de notre territoire. »

Daniel Cohn-Bendit, Arte, « Global Mag », 6-6-2009.
« [les objecteurs de croissance], c’est des cinglés, des cinglés. (...) La décroissance c’est un gros mot. Les gens, ils vivent la décroissance aujourd’hui. (...) Moi, je dis, ce débat-là personne le comprend. Donc, il est terminé pour moi. »

Éric Fottorino, directeur du Monde, 9-6-2009.
« Tel un Calder tordant à sa manière le fil de fer des idées pour faire naître une forme politique nouvelle, Cohn-Bendit et ses amis font danser les lignes politiques dans le sens de l’Histoire : situer l’humain à bonne distance des technologies et des forces de l’argent, sans prôner la décroissance qui laisserait entier le problème de la pauvreté. »

Pascal Bruckner, M, supplément du Monde, 6-5-2009
« La dépression actuelle est, pour beaucoup, l’occasion de remettre en musique le vieil idéal ascétique. Entendez la longue cohorte des cafards, des bigots, à droite et à gauche, qui nous prêchent du “il est temps de se serrer la ceinture, de revenir à la lampe à huile et à la carriole à cheval.” » (...) « L’avarice (dont l’étymologie est la même qu’avidité) est devenue, en ce début de siècle, une vertu civique, en quoi nos activistes verts et autres décroissants se tiennent sous la coupe d’un ethos utilitariste qui les obsède. » (...) « Rien de plus laid, de plus tordu que l’éloge de la pauvreté mené par certains doctrinaires, comme si elle était par elle-même dotée d’une vertu suprême. » (...) « Le goût des aises n’est pas obscène ou ramollissant, il est émancipateur (…) le consumérisme va de pair avec la passion d’être soi, et la technique, contrairement à ce que croient les passéistes, n’est nullement artificielle, elle est devenue une seconde nature, une extension de notre système nerveux qui agrandit chacun de nous. »

François Villeroy du Galhau, dirigeant des réseaux France de BNP Paribas et membre du Conseil des Semaines sociales de l'Eglise France. 22-11-2008.
« Je mettrai pour ma part un sérieux bémol sur la bonne nouvelle de la décroissance. La décroissance, nous allons l’avoir et nous allons bien nous rendre compte que c’est douloureux. La décroissance, cela veut dire du chômage en plus, et pas plus de justice. »

Jean-Marc Vittori, rédacteur en chef des Échos, 14-4-2009.
« [La croissance] a tellement baissé qu’elle a disparu. Et devant ce trou noir, certains ont du mal à trouver les mots pour le dire. Il faudrait parler de décroissance, mais le terme a été préempté par des intégristes écolos. »

Christian Losson, Libération, 31-3-2009.
« Pour le reste, les partisans de la décroissance peuvent sourire. La décroissance subie sera un mot tendance en 2009. »

Christine di Dominico, « économiste, enseignante à l'EMLyon », Le Progrès, 15-3-2009
« La posture décroissante est intéressante, mais on n'est pas dans une situation d'extrême urgence. (...) Et quand bien même on arrête la société de consommation, qu'est-ce qu'on fait après ? Je ne crois pas à un retour à la cueillette. »

Guy Darrénougué, Télépro (Belgique)
« Jeudi 12 à 20.35, France 2 propose une enquête sur d'autres “décroissants”, hostiles à la société de consommation. L'idée n'est pas neuve. L'histoire est riche d'individus et de communautés hostile au monde. Au débuts du christianisme, les stylites étaient des ermites vivant sur une colonne ou sur un arbre, ne mangeant que ce que l'ont voulait bien leur donner. »

Editorial du quotidien La Montagne (17-2-2009)
« On nous invite (...) à devenir des militants de la décroissance. De cette nouvelle philosophie, les bobos raffolent et les radins font leur miel. »

Claude Allègre, Le Point, 12 février 2009.
« Depuis longtemps aussi, moi qui suis un défenseur militant de la croissance verte, je combats l’idéologie socialement néfaste de la décroissance. »

Stéphane Garelli, économiste radical, La Côte, 30-1-2009 (Suisse).
« Cette approche de la décroissance me fait penser à ces gens très riches qui veulent jouer les philanthropes. C’est la vision que l’on a quand on a déjà tout »

Isabelle Chevalley, députée Écologie libérale, La Côte, 30-1-2009 (Suisse).
« Il nous faut changer de paradigme et passer progressivement d’une économie de gaspillage à une économie de recyclage. (…) Mais l’idée de décroissance rend le chemin pas tout à fait carrossable car on fait appel à une écologie de privations ».

Sophie Roquelle et Chrisotophe Doré, salariés du Figaro, journal du marchand d'armes Serge Dassault, 2 janvier 2009.
« Les plus radicaux prônent la décroissance et la “non-conso”. Ces bobos se font “métropuritains” : des “urbains écolos qui revendiquent un désir d'ascèse et de rigueur quasi militaire”, dixit le chasseur de tendances Vincent Grégoire. »

Thomas Legrand de France Inter, lundi 1er décembre 2008.
« Il ne faut pas parler de “décroissance” tout court, c’est un mot toujours mal poli qui fait référence à des économistes considérés comme des hurluberlus. »

Alexis Lacroix, rédacteur en chef de Marianne, 2-10-2008.
« La décroissance est une idée malthusienne » (...) « [Elle est] un surgeon de la critique radicale de la modernité qui, à chaque époque, a produit des utopies pastorales et restauratrices » Lire aussi : « “Zob ! con ! couille ! pédé ! gouine !”... Marianne disserte sur la décroissance »

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Isabelle Giordano, journaliste à France-Inter, Métro, 25-11-2008.
« La décroissance est un mouvement idéologique (…) radical, difficile à envisager pour les 7 millions de Français qui gagnent moins de 900 euros par mois. »

Gérard Mermet, Le Monde (13-1-2008), “sociologue” directeur d'un cabinet de conseil pour les multinationales.
« Il faut souligner que le seul horizon possible de cette remise en cause n'est pas la "déconsommation", facteur d'une décroissance qui aurait des conséquences douloureuses, voire désastreuses, pour de nombreux individus. »

Jean-Paul Fitoussi et Eloi Laurent, La nouvelle écologie politique, éditions du Seuil 2008.
« La décroissance, ce serait tourner le dos aux exigences démocratiques (…) en proposant de figer les inégalités dans leur état actuel. »

Mercedes Erra, pédégée de l’agence publicitaire Euro-RSCG, Les Échos (17-10-2008) (extrait d'un discours prononcé à l’« Université de la Terre » les 18 et 19 octobre 2008).
« Ils sont déjà nombreux ceux qui, après avoir prôné le “No logo”, s'apprêtent à nous proposer le “No conso”. Peut-on vraiment affirmer que l'on gagnerait tous, le monde, les hommes et la planète, à consommer moins ? Est-ce si simple ? J'ai bien peur que non, et la crise actuelle vient nous rappeler à point nommé qu'il ne peut pas en être tout à fait ainsi. D'abord parce qu'il y a encore, et pas seulement dans les pays émergents, des aspirations massives à la consommation. Quand des populations entières, en Chine, en Inde, pour ne citer que les phénomènes les plus impressionnants, accèdent enfin en masse à la consommation, l'Occidental avisé qui ne manque de rien a beau jeu de donner des leçons de déconsommation à la planète. Consommer moins est bien un discours de riche. » « Déconsommer : drôle d'idée »,

Pascal Perri, dirigeant de PNC, cabinet de conseil en stratégie (spécialiste du discount) France Inter, 22-10-2008.
« À grande échelle, ce système-là, c’est le retour à des sociétés féodales, c’est le retour à la famine, c’est le renoncement aux valeurs du progrès. À terme il faut quand même rappeler que ça conduit historiquement à des guerres. Donc moi je veux bien qu’on déconsomme… (...) Non c’est pas pessimiste, je suis désolé, c’est strictement historique ! Alors quand on dit la vérité on passe parfois pour un prophète de mauvais augure ! (...) La décroissance c’est un monde qui serait gelé, c’est-à-dire des pauvres éternellement pauvres et des riches toujours plus riches »

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Michel Taubmann, rédacteur en chef de la revue néoconservatrice Le Meilleur des mondes (in Libération du 20-21 septembre 2008).
« Il est bon de s'interroger sur le contenu de la croissance économique, la nature de ce qui est produit et souhaiter une répartition plus équitable des richesses. En revanche les théories de la décroissance, si elles peuvent paraître séduisantes, risquent de condamner les plus pauvres à plus de misère. »

Alain-Gérard Slama, journaliste au Figaro (propriété du marchand d’armes Serge Dassault), France Culture, 23-8-2008.
« Les mesures de décroissance programmées par les partis écologistes supposent, pour changer de fond en comble les modes de consommation et les mœurs, un État quasiment totalitaire»

Geneviève Ferone, directrice du développement durable du groupe Veolia Environnement, auteure de 2030 : le krach écologique, Éditions Grasset. Elle, 10-3-2008.
« Magazine ELLE : La solution, c’est la décroissance ?
Geneviève Ferone : Si on était un milliard d’individus sur terre comme au début du XVIIIe siècle, si l’on vivait localement en consommant peu de ressources, ça pourrait marcher... Mais à 7,5 milliards d’individus, ça ne sert plus à rien ! Et puis accepter de consommer moins, c’est un luxe qui concerne une poignée de nantis et de bien éduqués. À l’échelle de la planète, c’est ridicule. Allez parler de décroissance aux deux tiers de la planète qui cherchent à sortir de la misère ! »

decroissance 48
Extrait de La Décroissance n°48, avril 2008, reproduit avec l'aimable autorisation du journal.

Olivier Jay, directeur délégué de la rédaction du Journal du dimanche (groupe Lagardère), chronique sur France Culture le 27 octobre 2007.
« Ce Grenelle de l’environnement c’est d’une certaine manière la fin des ayatollahs. Voilà sa grande réussite. On s’est parlé, on a débattu, les idées se sont confrontées. La fin des ayatollahs c’est évidemment la fin des ayatollahs verts les défenseurs de la décroissance ; du retour au passé, d’une protection un peu malthusienne de la société. Ils admettent désormais la nécessité de produire plus et d’abord pour donner à manger à l’ensemble du monde. »

Jacques Attali, Europe 1, 24 octobre 2007.
« Opposer écologie et croissance est une bêtise intellectuelle profonde. En réalité on ne peut pas améliorer l'environnement sans croissance. Ce n'est pas la croissance qui pollue, c'est la production. Si on veut changer le nature de la production il faut évidemment croître. Croître autrement, pour transformer la production. » Lire la réponse d'Hervé Kempf du Monde

Jean-Marie Le Pen, président du Front national, discours sur l’écologie à Nantes (11-2-2007).
« Une idéologie anime les partis politiques écologistes, partout en Europe. Cette idéologie, née en 1972 avec les thèses du Club de Rome, préconise, pour sauver la planète de la surpopulation et de la surproduction, l'arrêt de la croissance. (...) Cette idéologie, d'apparence bucolique, est en réalité plus criminelle que celles qui ont ensanglanté le siècle dernier, puisque sa mise en œuvre impliquerait la mort de milliards d’hommes. (...) Ce n'est pas en freinant la croissance économique de nos nations que nous protègerons notre environnement. Ce sont les progrès technologiques qui ont permis d'avoir des voitures aujourd'hui dont la pollution est inférieure de 20 % à celles d'il y a vingt ans. »

Xavier de la Vega, Sciences Humaines, n° 184 - juillet 2007.
« Connaissez-vous Simon du fleuve ? Ce héros de BD (...), sorte de Mad Max écolo, Simon du fleuve et ceux qu’il rencontrait dans ses pérégrinations s’accommodaient au fond plutôt bien de la fin du monde (...). Son esprit plane sur les présentoirs des meilleures librairies (...), barrés d’un slogan : la décroissance ! » Lire la réponse.

Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express, 24 octobre 2007.
« Ensuite, enfin on a parlé de croissance durable !, enfin on en a fini avec le mythe de la décroissance — soyons plus pauvres pour être plus propres — c'est la défaite des partisans de la lampe à l'huile et de la vie dans les grottes. - Et de la marine à voile... ... et la marine à voile, oui. C'est la défaite de certains écologistes qui a fait la victoire d'une certaine écologie, l'écologie de croissance. Au passage, on a vu surgir des idées idiotes, du genre rouler 10km/h moins vite sur les routes... » Voir la vidéo.

Laurent Joffrin, Libération, 5-7-2007.
« L’autre [conception fausse de la mondialisation], minoritaire et utopique, même au sein du mouvement altermondialiste, prône la décroissance et la défiance envers le progrès. Elle débouche sur l’austérité triste et le blocage probable du développement des pays les plus pauvres. »

Brice Couturier journaliste de France Culture : Du Grain à moudre, le 1er févier 2007.
« La décroissance est-ce que ce n’est pas un slogan « d’insider » [de personnes à l’intérieur du système – nous sommes sur France Culture…] ? (…) Ils voudraient bien que les autres consomment moins. Les chinois, les indiens les brésiliens y sont pas tellement candidat à la décroissance. Ils sont très imperméables à vos discours. Est-ce que c’est pas un discours de riches le discours de la décroissance, de repus, et d’ailleurs au niveau même de nos pays occidentaux après tout on conçoit bien que ceux qui sont déjà dans l’emploi, bénéficiant de solides protections sociales souhaitent qu’on en reste là et qu’on décroisse mais ceux qui arrivent sur le marché du travail, les immigrés, vous croyez qu’ils sont venus ici pour parler de décroissance ? » « Il me semble que les vrais « déclinologues » c’est pas ceux qui mettent en cause notre capacité collective de Français et d’Européens à rester dans la course, à rester compétitifs, mais ceux qui appellent à déclarer forfait à prendre acte de notre incapacité à rester, en réalité, dans la course et à mon avis le thème de la décroissance fait parti de cette idéologie qui et en effet une façon de théoriser une incapacité à affronter les défis qui nous sont posé par les nouvelles puissances émergentes, chinoise, indienne, brésilienne et étatsunienne... » « Le thème de la supériorité de l’âme, de la profondeur face au séduction coupable du matérialisme, de l’accroissement sans fin des richesses etc. moi je trouve que c’est un mythe de compensation et je le repère dans un certain nombre de cultures, par exemple dans le romantisme allemand, par exemple dans le panslavisme Russe. Je vous citerai Ivan Kirievski le fondateur de la revue « Ivropiez Europe » qui était un des fondateurs du courant slavophile qui dénonçait déjà au XIXe siècle le monde de profondeur de l’Occident mécanique qui aurait qui aurait compensé par le luxe et l’accumulation de biens matériel sa superficialité, bref c’était une civilisation trompeuse à laquelle la Russie toute en intériorité aurait dû opposer son idéalisme, bref disait Kirievski, la misère russe est spirituellement supérieur à l’Occident repus. Est-ce que c’est pas la fable qui est en train de se jouer aujourd’hui ? »

Guillaume Duval, rédacteur en chef adjoint d'Alternatives économiques
« On assiste à l'émergence d'un discours radical autour de l'idée de “décroissance”. Ce discours a déjà un impact important au sein de la mouvance écologique et même au-delà. Pourtant la “décroissance” ne permettrait ni de répondre aux nécessités d'une réorientation écologique de l'économie ni de constituer la base d'un projet politique majoritaire dans un contexte démocratique. Même s'il faut se méfier des raccourcis historiques, on peut se demander si l’on n'est pas en train d'assister sur le terrain écologique à un phénomène analogue à ce qu'avait représenté la montée du bolchevisme sur le terrain social au XXe siècle (...) Des minorités agissantes décidées à faire le bien de l'humanité malgré elle, parviennent à conquérir une hégémonie idéologique autour de projets extrêmement dangereux pour les libertés et le bien-être de l'humanité. »

Eric Le Boucher, chroniqueur économique auMonde, 29-10-2006.
« Les doux militants de la "décroissance" (avez-vous remarqué comment, ces temps-ci, Malthus remplace Marx chez les idéologues ?), ces militants, donc, de moins en moins doux d'ailleurs, de plus en plus autoritaires en fait, butteront toujours sur ce fait dérangeant : la première cause de la persistance des inégalités est l'absence de croissance. »

Le journal Le Monde, chronique de Pierre-Antoine Delhommais, L'obscure lubie des objecteurs de croissance, 29-7-2006.
« …il faut prendre la doctrine de la décroissance pour ce qu’elle est (…) Une lubie de gosses de riches parfaitement égoïstes. Mais cela va généralement ensemble. » Les Objecteurs de croissance « se proclament humanistes, mais ils ne croient pas en l’homme. (…) ils laissent à son sort le milliard d’êtres humains qui vit avec moins de 1 dollar par jour.» « En Chine, le nombre de personnes très pauvres est passé, grâce au boom économique, de 377 millions en 1990 à 173 millions en 2003. Selon certaines simulations, l’extrême pauvreté y sera éradiquée dans quinze ans si le PIB continue à progresser au même rythme. Le scénario catastrophe par excellence pour les objecteurs de croissance. » « Apparemment d’une grande simplicité, le concept de décroissance repose en réalité sur des fondations philosophico-scientifiques complexes, voire obscures. »

Alexandre Adler, éditorialiste au Figaro, Le Figaro, 8-12-2005.
« 1) Le nouveau progressisme est d’abord écologique. Il considère l’avenir même de la Terre comme menacé et prône coûte que coûte le ralentissement de l’actuelle croissance génératrice de catastrophes. A cet égard, il se défie considérablement de la science, des OGM qui empoisonnent les cultures aux nanotechnologies qui pourraient permettre un jour le contrôle du cerveau humain. Contre le réchauffement planétaire, il prône la frugalité franciscaine, évidemment nouvelle. »

Nicolas Sarkozy, président de l’UMP, Convention de l’UMP sur l’environnement, 20-10-2005.
« [la droite] n’a pas pris la mesure des bouleversements sociologiques majeurs créés par l’ampleur et l’internationalisation des inquiétudes environnementales actuelles : (…) la défiance ou le soupçon à l’égard du progrès et du développement, en tout cas au regard de leurs emballements. Les orphelins de la pensée marxiste-léniniste se sont évidemment engouffrés dans la brèche. »

Nathalie Kosciusko-Morizet, députée UMP de l'Essonne et « conseillère écologie », Réforme, 8-3-2007.
« La réponse apportée par les décroissants est rétrograde, radicale et teintée d’idéologie. Il y a dans cette théorie beaucoup de malthusianisme sur lequel on ne peut bâtir aucun projet de société. »

Claude Allègre, ancien ministre de l'éducation du gouvernement Jospin, N'arrêtons pas le progrès, L'Express du 06-4-2006
« Un glissement s'est produit dans les esprits et a conduit à confondre développement industriel et progrès. L'ignorance aidant, on s'est mis à dénoncer le progrès, donc la science. Par glissement, on souhaite non seulement l'arrêt de la croissance, mais certains vont même jusqu'à prôner la décroissance. Et, bien sûr, on lie tout cela à la mondialisation, sans d'ailleurs bien dire comment. Cette ancienne idéologie de gauche qu'était le progrès technique, facteur de progrès social, et l'internationalisme universel, symbole de l'amitié entre les peuples, sont devenus pour les écologistes militants l'archaïsme et le protectionnisme. (...) Le progrès scientifique, aujourd'hui, c'est fixer les conditions d'un développement industriel propre et les modalités d'un équilibre entre l'homme et la nature, sans ralentir pour autant la croissance économique ! Le mouvement antiprogrès et antiscience s'oppose aujourd'hui à l'un des facteurs de croissance: la biologie moderne. Il est à l'origine de la décroissance du nombre d'étudiants en sciences, ce qui préfigure un sombre avenir pour notre pays. »

Jacques Cheminade
« Toute blague à part, il est utile de souligner que le malthusianisme prôné par Décroissance reste complet et entier, bien que son non-dit fasciste se cache sous le masque triste d’une décroissance humainement soutenable. » Derrière le masque de la « décroissance soutenable », un fascisme insoutenable, Solidarité et Progrès, Karel Vereycken, 1-8-2005
Attention : Jacques Cheminade a été condamné pour escroquerie. Son parti est la filale française du mouvement du milliardaire utraconservateur Lyondon Larouche combatu par les associations contre les sectes.

Lutte Ouvrière, Paul Galois, Lutte Ouvrière, 23-6-2006
« Marches pour la “décroissance” : Prêcher l’abstinence à ceux qui n’ont rien. »

Mission des agrobiosciences (militant pour les OGM, nanotechnologies, etc.)
« Bien qu’ils s’en défendent aujourd’hui, les adeptes de la décroissance promeuvent bel et bien un monde malthusien »

Jean-Yves Camus, politologue, chercheur associé à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), France-Culture, 18-2-2006.
« Du côté de Pascal Sevran il y a une idée derrière qui fait son chemin, qui sous-tendait un peu ses propos : c’est celle de la décroissance. C’est celle selon laquelle on est dans une période où finalement il y a trop de monde sur cette planète. Et ça, ce thème de la décroissance, ce thème qui peut déboucher assez facilement sur l’eugénisme, c’est quelque chose qui dépasse de beaucoup les propos de Pascal Sevran. Il y a des revues aujourd’hui qui font l’éloge de la décroissance.»

A&E (Agriculture & environnement)
« Nouveau concept en vogue, la « décroissance » n’a jusqu’à présent suscité l’enthousiasme que de quelques militants et économistes marginaux. Le retour d’une vision catastrophiste du monde, principalement véhiculée par l’écologisme radical, a cependant rouvert le débat sur le productivisme ».

La Riposte, Analyses marxistes, Greg Oxley, 3- 2004.
« Le gouvernement et le patronat s’attaquent aux retraites, à la sécurité sociale, à la santé, à l’éducation publique. Ils veulent enrayer les conquêtes sociales du passé. Face à cette offensive, la gauche est politiquement désarmée. Les dirigeants socialistes et communistes ont abandonné le programme du socialisme pour embrasser l’« économie de marché ». Cette capitulation a fait le lit de démagogues politiques comme Le Pen. Dans le domaine académique, elle a également facilité la démarche de nombreux charlatans « intellectuels » qui enrobent leur idéologie réactionnaire dans des considérations « écologiques ». Ainsi en est-il des tenants de la « décroissance soutenable ». Ces Messieurs s’en prennent à la science et à la technologie. Sous prétexte que l’industrialisation menace l’équilibre écologique de la planète, ils prônent un retour en arrière. »

Denis Lafay, éditorialiste du mensuel Acteurs de l’économie Rhône-Alpes, mai 2007.
« L’alternative à l’excès d’optimisme et à l’utopie régressive, voire à la frugalité intégriste des apôtres de la décroissance, existe. Elle creuse son sillon : celui de la croissance utile.

Henri Guaino, La Croix, 23 octobre 2006.
« L’inégalité est un moteur de la croissance et la croissance est la seule chose qui puisse rendre l’inégalité supportable. La croissance est une promesse d’abondance qui atténue la détresse du pauvre, tandis que l’état stationnaire est surtout un rêve de nanti qui veut surtout que rien ne change. »

Jean-Marie Harribey et Cyril di Méo, économistes, Politis, jeudi 14 septembre.
« La critique de l’« économicisme », l’éloge de la pauvreté et la promotion d’une « sortie de l’économie monétaire » montrent que c’est à la modernité que s’attaquent les décroissants, beaucoup plus qu’au capitalisme réel, notamment celui de la phase néolibérale actuelle. Économie, « économisme », « économicisme », « oxymore de l’économie sociale », les néologismes sont de plus en plus nombreux pour critiquer la domination du développement, de l’économie et du libéralisme. Mais, plus qu’une pensée critique de la forme capitaliste de l’économie moderne, c’est une remise en cause générale de l’économie. L’économie est « essentialisée », « occidentalisée » sur la base d’un anti-marxisme et d’un antilibéralisme primaires. D’une part, les décroissants rejettent une des principales avancées de l’économie politique marxiste : la description de différents modes de production, de consommation et de répartition des richesses, montrant que ces systèmes prennent des formes culturelles et historiques variables. D’autre part, ils attaquent le libéralisme pour ce qu’il a d’« européocentré », d’« occidental », d’« économiciste », notions extrêmement vagues, et non pas pour ce qu’il représente en termes de rapports sociaux. Ils se privent ainsi d’une économie politique réelle au profit de la promotion d’un imaginaire « non-économiciste », et ils passent à côté des destructions modernes impliquées par le capitalisme, notamment la précarisation croissante. La décroissance (...) [est le] refus aveugle de la modernité et de la raison. »

 

I.E.E.S.D.S. : Vous pensez qu’une croissance matérielle et qu’un développement économique – fût-il durable – sont impossibles sur une planète aux ressources naturelles limitées ? Vous pensez que la science s’appuie sur le doute et non sur la croyance ? Vous pensez qu’il est inéquitable que 20 % de la population mondiale, les pays riches, s’accapare 80 % des ressources naturelles de la planète ? Vous constatez que nous extrayons aujourd’hui deux fois trop de ressources fossiles et que nous émettons aussi plus de deux fois trop de gaz carbonique dans l’atmosphère à l’échelle planétaire pour assurer la pérennité de l’humanité ?
Vous concluez que par souci de justice et pour assurer un avenir désirable aux générations futures les plus riches doivent réduire leur consommation et leur production et adopter un mode de vie sobre ? Que l’autolimitation est la condition de la liberté parce qu’elle conditionne notre capacité à nous structurer comme personne et comme société ? Vous militez pour le partage et la sobriété ?
Alors vous êtes sûrement au mieux un « gosse de riche égoïste », un « léniniste vert », un « orphelin de la pensée marxiste-léniniste » « contre la science », sinon carrément un « fasciste », un « bolchévique », un exécuteur d’homosexuel, un exciseur, un brûleur d’écoles ou bien un fanatique religieux dont la pensée s'appuie sur d'obscurs penseurs malthusiens. Vous aurez beau protester de votre bonne foi en affichant votre engagement républicain, humaniste ou démocrate, votre compte est bon. Si vous n’avez pas dit ce que l’on vous reproche, vous l’avez de toutes façons pensé. Le bûcher vous attend. On savait qu’il fut un temps dangereux d’affirmer que la terre tourne autour du soleil. Il l’est autant aujourd’hui d’affirmer que la nature a des limites ! Bien sûr, la critique est vitale pour un mouvement de pensée. En revanche, l'insulte, le mensonge, sont la destruction des conditions du débat, de la démocratie.

 

 

 

 

 

 

« Celui qui
croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »
Kenneth Boulding (1910-1993), président de l'American Economic Association.

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