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Triste Frémion

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Texte extrait de La Décroissance n°41 en kiosque le 1er juillet 2007

Nous ne nous sommes pas étonnés des déclarations haineuses de Le Pen et de Sarkozy à l’encontre de la décroissance. Néanmoins, ils ne sont pas les seuls à vouer une haine aux objecteurs de croissance : certains élus Verts n’aiment pas que l’on marche sur ce qu’ils estiment être leur pré carré. Nous vous avions parlé du petit procès de stalinien que nous avait intenté un élu Vert d’Aix-en-Provence. Soutenu par le rédacteur en chef adjoint d’Alternatives économiques et le coprésident d’Attac, ce jeune élu prêche une écologie réconciliée avec les thèses productivistes du patron-nazi Henri Ford tout en qualifiant inlassablement de « réactionnaires » ses contradicteurs. Son livre était surtout intéressant d’un point de vue social : il en disait long sur une forme de fanatisme contemporain qui peut exister sous couvert de militance écologique. Nous attendions moins de sottise de la part d’Yves Frémion, conseiller régional des Verts d’Ile-de-France et collaborateur de la revue de bandes dessinées Fluide Glacial. Celui-ci vient de publier une somme sur l’écologie politique intitulée : Histoire de la révolution écologiste. Pour traiter du mouvement pour la décroissance, il n’a trouvé rien de mieux à faire que de recopier, sans plus de renseignements, les mensonges de son camarade d’Aix-en-Provence. L’élu des Verts d’Ile-de-France prête aux objecteurs de croissance des propos à l’exact inverse de tout ce que nous avons toujours dit ! Pourtant jamais aucun journal écolo n’a fait de pareilles mises en garde, avec autant de clarté, que le nôtre, et surtout pas son parti ! Yves Frémion s’insurge, à juste titre, contre les méthodes de Luc Ferry, puis il les reproduit à l’identique en faisant de dérives à la marge des généralités.
Pour le conseiller régional des Verts, les « objecteurs de croissance » (nommés d’une façon réductrice les « décroissants ») « rejettent en bloc l’économie » et l’idée de revenu minimal d’existence. « Ils vomissent la technique, parfois la science (...), prônent un mode de vie frugal donc forcément rural et austère, ou la vie sauvage (...), une maîtrise forte de la démographie, vieille idée malthusienne des débuts de l’écologie politique et abandonnée depuis (...). On comprend mieux qu’ils aient pu parfois cautionner Alexis Carrel. (…) Nous voilà loin de l’écologie politique, qui au contraire pense la culture de la civilisation comme dynamique, contre les sociétés totalitaires ». La bêtise le dispute à la prétention quand Yves Frémion accuse les objecteurs de croissance de pratiquer une lecture réductrice ou tronquée d’auteurs comme Illich ou Schumacher. C’est pas comme les Verts lorsqu’ils font la promotion du TGV ! Nous nous sommes toujours élevés contre les discours antipolitiques qui ne voient dans les partis politiques que des machines à engendrer des logiques partisanes, transformant inéluctablement même les plus talentueux – comme Yves Frémion – en vieux staliniens. Hélas, le conseiller régional Vert donne raison à cet antipolitisme. Nous attendons maintenant le prochain qui recopiera par intérêt de clan ces saloperies. Ça ne saurait tarder.
Histoire de la révolution écologiste, d’Yves Frémion, Éd. Hoëbeke, 2007.

Vincent Cheynet

Suite : Chien de gare

sciencehumaines
Montage de Raoul Anvélaut extrait de La Décroissance n°42

Texte extrait de La Décroissance n°42 en kiosque le 1er septembre 2007

Dans notre dernier numéro, nous nous interrogions au sujet des calomnies du dernier livre du conseiller régional vert Yves Frémion : « Nous attendons maintenant le prochain qui recopiera par intérêt de clan ces saloperies. Ça ne saurait tarder », disions-nous. Il n’aura pas fallu attendre longtemps ! Au même moment sortait dans la revue Sciences Humaines (n° 184 - juillet 2007) un article sous la plume d’un certain Xavier de la Vega intitulé « La décroissance en chantant ». Un fleuve de caricatures et de mensonges arrosé d’une énorme louche de sombre bêtise crasse. Florilège : « Connaissez-vous Simon du fleuve ? Ce héros de BD (...), sorte de Mad Max écolo, Simon du fleuve et ceux qu’il rencontrait dans ses pérégrinations s’accommodaient au fond plutôt bien de la fin du monde (...). Son esprit plane sur les présentoirs des meilleures librairies (...), barrés d’un slogan : la décroissance ! (…) Références fondatrices de la décroissance : la deep ecology ou écologie profonde (…). Une politique du renoncement (…). Prétendre fonder la lutte écologique sur une morale de la frugalité heureuse (...), n’est-ce pas là une douce illusion tout autant qu’une confusion dangereuse entre religion et politique ? (…) Mâtiné de spiritualité New Age. (…) “Pour les décroissants, c’est d’une somme de saluts individuels que doivent venir le salut collectif et le sauvetage de la planète”, observe C. Di Méo. “Il ne sert à rien de réorganiser la société puisque le salut viendra de la révolution spirituelle individuelle, de la conversion individuelle à un modèle de frugalité et d’ascétisme” (…). Le combat écologique ne risque-t-il pas gros à opter ainsi pour le destin de Simon du fleuve : renouer avec les joies simples de la frugalité, sur fond de catastrophe environnementale ? » Rappelons à Xavier de La Vega trois règles élémentaires de son métier : - quand on a une prétention scientifique, on ne se comporte pas en petit publicitaire stalinoïde de la société de consommation, - en revanche, on tente de s’approcher des faits pour éclairer ses lecteurs, - enfin, on ne répète pas bêtement des propos d’élus qui défendent des intérêts politiques.

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« Celui qui
croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »
Kenneth Boulding (1910-1993), président de l'American Economic Association.

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