« Lécher, lâcher, lyncher »
ou le bal des faux-culs de l'affaire Hulot

« Lécher, lâcher, lyncher », telle est la règle bien connue du système politico-médiatique. L'affaire Nicolas Hulot nous en offre une énième illustration. « 20 ans d'omerta » titre Paris Match le 2 décembre. Paris Match qui en aura été le plus parfait acteur comme nous le verrons. C'est peu dire que pendant ces « 20 ans d'ormerta » La Décroissance aura été isolée et à contre-courant, sous les quolibets pour avoir osé s'en prendre à cette vache sacrée politico-médiatique. Afin de ne pas nous démultiplier et épiloguer sans fin nous partirons ici juste de l'article du célèbre hebdomadaire propriété de Vincent Bolloré, du Qatar et d'Arnaud Lagardère. Nous dressons ici un palmarès de ce « bal des faux-culs » volontairement limité à la mouvance « écolo ».

1er prix : Bérengère Bonte

Notre palme de ce bal des faux-culs revient sans conteste à Bérengère Bonte. La journaliste d'Arnaud Lagardère via Europe 1, témoigne désormais à charge dans Paris Match, comme à l'émission Envoyé spécial d'Élise Lucet qui a déclenché le scandale.

Voilà mon témoignage en date, du 6 mai 2010, alors qu'elle rédigeait son hagiographie « Sain Nicolas ».

Témoignage de Vincent Cheynet, directeur de publication du mensuel La Décroissance.

« Fin 2009 j’ai reçu un appel de Bérengère Bonte, journaliste à Europe 1 et “spécialiste”, pour cette station, de l’environnement. L’employée d’Arnaud Lagardère m’a expliqué rédiger un livre sur Nicolas Hulot. J’ai accepté de répondre à ses questions bien que la journaliste me déblaterait la litanie des poncifs propres au milieu du développement durable. Je lui demandais toutefois de pouvoir relire les propos qu’elle me prêterait. Une garantie qui n’est jamais inutile dans cette situation.
Le 19 février 2010, madame Bonte me contacte à nouveau, par courriel, afin de me faire relire l’assertion qu’elle me prêtera. Si cette courte phrase correspondait sans doute à ce qu’elle souhaitait entendre de ma part, elle ne reflétait par contre pas mon propos. Et encore moins le long argumentaire que je lui avais développé pendant plus d’une heure au téléphone. Bref, après quelques échanges électroniques, nous transigions. Devant toute cette confusion, je terminais par ce commentaire : “Enfin, je ne suis pas naïf, en tant qu'employée de M. Lagardère, je me doute bien que vous n'allez pas vous livrer à un exercice de mise en perspective de la stratégie de la FNH comme faux-nez du productivisme... Il sera logique que vous preniez plutôt le parti des puissants contre les dissidents.” (extrait de mon courriel du 19-2-2010).
Je cite un passage du courriel de réponse de Bérengère Bonte le même jour : “Votre mail est édifiant !”
Notre échange se conclue enfin sur ma réponse : “Je ne demande qu'à me tromper. Nous verrons bien à la lecture de votre livre.”
Je n’ai pas encore lu le livre dont je viens d’apprendre la parution, mais en lisant une première recension d'un journaliste qui a eu la chance de l'avoir en avant-première, je constate que j’avais, hélas, raison. C’était facile me direz-vous. Le titre du livre de Bérangère Bonte est pour le moins révélateur : “Sain Nicolas”. Commentaire de la journaliste du marchand d'armes Lagardère au sac à pub L’Express de Christophe Barbier : “Ce n'est pas un écolo-Tartuffe” Sain Nicolas est “capable de porter loin et courageusement ses convictions.” Amen. J'ai hâte de lire ce chef d'œuvre, cette béatification médiatique d'un employé de TF1 par une employée de Lagardère. Nous en reparlerons ici. La sortie de ce livre donne même lieu a une dépêche AFP signée par Anne Chaon. Cette journaliste de l'AFP spécialisée dans l’environnement partage la même idéologie que sa consœur d'Europe 1 d’un sauvetage de la planète par le capitalisme vert. Autant dire que depuis des années, il y a (très) peu de chance pour des informations contestant la croissance verte et développement durable d'être répercutées par l’AFP. Ce petit coup de pouce entre amies parisiennes en vaudra d’autres en retour. »

Deuxième prix : EELV en général


« “Tout le monde savait qu'il y avait un problème avec Hulot.” reprend Pauline Lavaud (« ancienne collaboratrice de (…) Cécile Duflot au ministère du Logement ») le 26 novembre. »
« “On savait tous et on savait presque tout”, déclarait déjà à la barre Stéphane Sitbon-Gomez, l'ex-conseilleur politique de Cécile Duflot, en février 2019. »
« “Duflot sait tout” selon “une ancienne élue EELV, une des accusatrices de Beaupin” ».

Paris Match,
2 décembre 2021.


« Il faut aussi briser la complicité des personnes qui savaient et n’ont rien dit ou n’ont pas permis que les victimes soient entendues. J’invite donc les hommes et femmes politiques qui savent et se taisent à prendre enfin la parole », a-t-il poursuivi, rappelant que, « au vu des mises en cause, nous avions décidé il y a déjà plusieurs années qu’EELV ne pouvait pas inviter Nicolas Hulot – qui n’a jamais été membre de notre mouvement – à nos différents événements ».
Julien Bayou, Secrétaire national d'EELV, BFM TV, 24 novembre 2021.


« Il y a une vraie émotion par rapport à ce que l'on peut appeler un problème et que je nommerais directement le problème Hulot. »

Stéphane Lhomme, chroniqueur à La Décroissance, il y a 10 ans.
L'assemblée EELV : « Houuuuuuuuuu !!! » Sifflements. (Voir ici).

3ème prix : Audrey Pulvar



« Derrière l'émoi, la compassion pour les victimes, on doit se poser la question : que fait-on pour qu'il n'y ait plus de Harvey Weinstein, plus de PPDA, plus de Nicolas Hulot ? »
Audrey Pulvar, Paris Match, 2 décembre 2021.

 

Prix spécial de « l'esprit secte »

« Je le [Nicolas Hulot] croyais et le crois toujours, car il est mon ami. »
Jean-Paul Besset, Paris Match, 2 décembre 2021.


« Je ne lis plus ce journal [La Décroissance] car c’est un lieu de haine, d’exclusion, qui ne fait plus avancer l’idée. C’est un lieu où les gens se confortent entre eux. »
Jean-Paul Besset, eurodéputé Europe Écologie-Les Verts, plume et porte-parole de Nicolas Hulot, ex rédacteur en chef au Monde, janvier 2012.

Nicolas Hulot accompagné de Jean-Paul Besset était venu spécialement nous rencontrer, voici environ 10 ans, à Lyon. Nos critiques empêchaient en effet l'intrépide aventurier de dormir et il nous avait appelé au téléphone, jusqu'à mon domicile, régulièrement pour s'en plaindre.

 

Prix spécial « 20 ans d'ormerta » : Paris Match

Vincent Cheynet, 3 décembre 2021

Voir notre site du Pacte contre Hulot



 

 

 

 

 

 

 

 

« Celui qui
croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »
Kenneth Boulding (1910-1993), président de l'American Economic Association.

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